Objectifs : Evaluer l’efficacité du traitement du cancer localisé de la prostate par ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) en fonction des principaux facteurs de risques.

Matériels et méthodes : 247 patients, présentant un cancer de la prostate de stade clinique T1 (112), T2 (124) ou T3 (11) avec un PSA initial <= 30 ng/ml et non candidats à une prostatectomie radicale, ont été traités par HIFU (Ablatherm, EDAP SA). L’échec clinique a été défini comme la nécessité de recourir à un traitement adjuvant (hormonal ou par radiothérapie externe). La progression de la maladie a été strictement définie par l’identification d’un cancer résiduel sur les biopsies de contrôle ou par 3 élévations successives du PSA avec une vélocité supérieure à 0.75 ng/ml/an.

Résultats : Les patients présentaient les caractéristiques suivantes à l’inclusion : âge moyen 71 ± 10 ans, PSA 9,04 ± 6,18 ng/ml, volume prostatique 33,43 ± 14,67 cc. Le suivi moyen est de 20,8 mois (extrêmes : 3-101 mois). Les biopsies de contrôle ne montrent pas de cancer résiduel chez 215 patients (87%). Il existe une différence significative (p<0,05) selon le score de Gleason (2-6 : 88%, 7 : 76%, 8-10 : 64%). Le taux moyen du PSA nadir est de 0,64 ng ± 1,30 ng/ml (médiane : 0,15 ng/ml). Le PSA nadir est < 0,5 pour 178 patients (72%). 31 patients en échec clinique (13%) ont nécessité un traitement adjuvant (hormonal : 16, radiothérapie : 13 et combinaison : 2). Le taux de survie sans progression à 60 mois pour l’ensemble des patients est de 65,7%. Il existe une différence hautement significative (p<0,0001)de ce taux selon le PSA initial (<4 : 88%, 4-10 : 68%, 10-20 : 58%, >20 : 24%) et très significative (p<0,005) selon le score de Gleason (score 2-6 : 73%, score 7 : 59% et score 8-10 : 45%).

Conclusions : Les résultats du traitement par ultrasons focalisés sont fortement influencés par les caractéristiques initiales du cancer.