Résultats de la curiethérapie prostatique après 5 ans de suivi minimum.
But : Les résultats de la curiethérapie en monothérapie pour cancer localisé de la prostate ont été analysés à partir d’une série de 163 patients traités consécutivement et avec au moins 5 ans de suivi.
Patients : de 09/98 à 04/01, 171 patients ont été traités par curiethérapie, dont 163 en monothérapie, selon la technique de préplanning avec implants liés. Les données sont exprimées en moyennes(ET). L’âge était de 65,2(6,5) ans, le PSA initial de 10,1(5,7) ng/ml, une hormonothérapie préalable chez 70 patients (42,9%). La répartition en groupes pronostiques était: G1 (T1-2 et PSA<10 et SG<7) : 83(50,9%), G2 (T1-2 et PSA>10 ou SG>6) : 72(44,1%) et G3 (T1-2 et PSA>10 et SG>6) : 8(4,9%). Le volume prostatique était de 32,4(10,8) ml. Les données dosimétriques étaient: nombre d’implants/patient : 93,4(16,2), D90 : 143,5(26,7), V100 : 88,6(8,5).
Résultats : Le suivi moyen était de 73(9,1) mois (60-91), la mortalité globale de 5,5% (9 patients) et la mortalité spécifique de 1,2% (2 patients). Le taux de récidive biologique était de 15,3% (25 patients) dont 6 récidives locales (3,6%) et 7 récidives à distance (4,2%). Une toxicité urinaire à 1 an de grade 1, 2 était respectivement de 34,3, 1,8% et une toxicité rectale à 1 an de grade 1, 2 de 9,8, 1,2%. Le taux de rétention urinaire était de 13,4% et le taux de résection prostatique de 3%. Un traitement pour améliorer la fonction érectile a été instauré dans 49% des cas (médicaments : 87,5%, IIC : 12,5%). La survie sans récidive biologique était respectivement de 85,4% et 83,8% à 3 et 5 ans. Une analyse comparative a été réalisée entre le groupe avec récidive et en rémission pour âge, PSAi, SG, hormonothérapie, volume prostatique, D90, V100. Une différence significative (p<0,05) a été retrouvée entre les 2 groupes en analyse unifactorielle pour le SG, le PSA (<10), la D90 (>130 Gys), le V100 (>80) et en analyse multifactorielle pour le PSA et le V100.
Conclusion : Il s’agit des premiers résultats français de curiethérapie prostatique avec au moins 5 ans de suivi. Ils confirment les résultats publiés dans la littérature anglo-saxonne, en terme de contrôle carcinologique et de toxicité.
