Objectifs : La cystectomie avec conservation prostatique (CCP) améliore les résultats fonctionnels des CPT avec entérocystoplastie de substitution. Mais quand est-il du contrôle carcinologique ? L’objectif de cette étude est de préciser les résultats carcinologiques de cette technique.

Matériel et méthodes : Depuis 1994, 160 patients ont subi une cystectomie pour tumeur infiltrante de vessie. Les critères de sélection pour une CCP étaient : indication de remplacement vésical, toucher rectal normal, PSA<4ng /ml ou si PSA>4ng/ml PBP négatives, et absence de localisation prostatique évaluée après résection endoscopique de prostate. Au total 25 patients (age moyen 57 ans) ont étaient retenus. L’indication de cystectomie était dans 21 cas un carcinome urothélial pT2/pT3, dans 3 cas une tumeur superficielle pTa/pT1 non contrôlée par la BCG-thérapie et dans 1 cas un adénocarcinome mucosécretant. Tous les patients étaient N0M0 au moment de la cystectomie.

Résultats : Le recul moyen était de 53,4 mois pour une médiane de 46 mois. Au total 7 patients sont décédés (28%), tous de leur cancer. 6 patients (24%) ont développé une récidive pelvienne, 2 patients une récidive au niveau de l’urètre prostatique (8%), et enfin 6 patients (24%) ont développé des métastases à distance. Le délai de récidive a été de 19 mois (3-29) pour les métastases à distance ; de 15 mois (1-24) pour les récidives pelviennes et de 21,5 mois (12-31) pour les récidives urétrales. Parmi les patients, ayant présenté une récidive pelvienne, 4 (66,6%) présentaient une tumeur multifocale et 3 (50%) une localisation trigonale. Un patient a développé un adénocarcinome prostatique à 36 mois. La survie globale tous stades confondus est de 66% à 5 ans.

Conclusion : Comparés aux résultats carcinologiques de la CPT, ceux de la CCP montrent un taux de récidives pelviennes supérieur (24%). Toutefois 66% de ces récidives concernaient des lésions multifocales. Pour améliorer ces résultats il est nécessaire de sélectionner rigoureusement les patients.