Objectifs. Evaluer les résultats de la phalloplastie par lambeau chinois et l’incidence des complications à long terme ; apprécier le bénéfice réel pour le patient transsexuel.

Matériels et Méthodes. Entre 1986 et 2002, 34 patients ont bénéficié d’une phalloplastie par lambeau radial. La moyenne d’âge était de 31 ans, et l’indication était dans tous les cas une dysphorie de genre femme/homme. Les résultats ont été colligés en mai 2004, avec un suivi moyen de 151 mois. 2 patients ont été perdus de vue après un suivi moyen de 15 mois.

Résultats. 13 patients (38,2%) ont présenté une complication précoce avant J15, dont 1 (3%) thrombose veineuse nécessitant la reprise des anastomoses à J1, et 2 (5,9%) pertes du lambeau ( 1 gangrène gazeuse et 1 hématome sèvère). Nous avons observé 10 (29,4%) complications tardives, dont 1 (3%) perte du lambeau par thrombose artérielle, survenant en moyenne 18 mois après la chirurgie initiale. 8 patients (23,5%) ont bénéficié d’une urèthroplastie, mais seules 4 (50%) d’entre elles sont encore fonctionnelles ; seul 1 (3%) patient présente des mictions confortables par son urèthroplastie sans fuites ni infections. 25 patients (74%) ont désiré une prothèse pénienne, posée en moyenne 29 mois [ 1- 120 mois] après la phalloplastie, changée en moyenne 2,2 fois et explantée dans 3 cas (8,8%) ; seuls 15 porteurs de prothèse ( 68%) maintiennent une activité sexuelle. Le lambeau de phalloplastie est encore viable pour 31 patients (91%) et mesure en moyenne 125mm. La satisfaction globale des patients est évaluée à 69% ; aucun patient n’est décédé dans notre étude. Le nombre moyen d’intervention chirurgicale sur la phalloplastie, par patient, a été de 7 [ 2 à 24].

Conclusion. Le lambeau chinois apporte un bénéfice esthétique et fonctionnel pour la phalloplastie. Ceci se fait au prix d’un nombre important de complications et de reprises chirurgicales, notamment en cas d’urtroplastie, soulignant l’importance de la sélection des indications.



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