Centre Hospitalier Universitaire Pontchaillou, France

Introduction : Le réalignement endoscopique précoce est une alternative à la réparation chirurgicale des ruptures de l’urèthre postérieur. Nous rapportons notre expérience sur 33 cas de rupture de l’urèthre postérieur.

Matériel et méthode : 33 patients, de 31 ans d’âge médian, ont été traité pour une rupture complète (23) ou partielle (10) de l’urèthre postérieur, de 1982 à 2001. Le traumatisme était survenu lors d’un accident de la voie publique (19 cas), d’une chute ou d’un écrasement (14 cas). Tous les patients ont bénéficiés de la pose initiale d’un cathéter sus-pubien. 23 réalignements endoscopiques ont été tenté. La présence de lésions associées a contre-indiqué un geste précoce chez 10 patients, nécessitant une réparation chirurgicale retardée.

Résultats : 21 réalignements ont été réalisé entre J5 et J10, 2 tentatives ont avorté. Sur ces 23 patients, avec un suivi moyen de 41 mois, 7 (30,5%) sont guéris, 10 (43,5%) ont développé une sténose courte traitée par voie endoscopique (une seule uréthrotomie pour 9 des 10 patients), 6 (26%), dont les 2 échecs, ont nécessité un traitement chirurgical à 3 mois. Chez les 10 patients traités par résection-anastomose première, avec un suivi moyen de 27 mois, 5 sont guéris, 2 ont nécessité des uréthrotomies endoscopiques puis une uréthroplastie, et 3 une uréthroplastie d’emblée. 11 patients présentent une dysfonction érectile (6 réalignements endoscopiques et 5 chirurgie ouverte). Une incontinence d’effort est décrite par 2 patients traités par chirurgie ouverte.

Conclusion : Le réalignement endoscopique précoce est une technique simple, peu invasive, qui évite une dérivation urinaire prolongée à la plupart des patients. Environ 75% des patients évitent ainsi un abord chirurgical, au prix le plus souvent d’une uréthrotomie endoscopique