Objectifs : Une enquête épidémiologique nationale a évalué:

1) l’évolution de la sévérité de la dysfonction érectile avec l’âge

2) la gêne occasionnée par la DE en fonction de la sévérité de la dysfonction et de l’âge.

Matériel et méthodes : 500 urologues ont remis à leurs 10 premiers patients de plus de 18 ans acceptant de participer à l’enquête, quelque soit leur motif de consultation, un auto-questionnaire anonyme comportant une question fermée sur l’existence d’un problème d’érection, l’International Index of Erectile Function à 5 items (IIEF-5, valeur maximale : 25, dysfonction érectile lorsque score < 20) et une échelle de gêne.

Résultats : 1113 patients (âge moyen 57,6 ± 14,5 ans) ont participé à l’étude et 1054 ont complété l’IIEF-5. Le score IIEF-5 était de 14,5 ± 6,1 et de 23,3 ± 3,1 chez les patients déclarant respectivement avoir (n = 781) et ne pas avoir (n = 273) un problème d’érection. Le score IIEF-5 décroît linéairement avec l’âge dans la population des patients déclarant un problème d’érection. La gêne occasionnée par la DE est apparue étroitement corrélée à la sévérité de la DE appréciée par l’IIEF-5 (p=0,003). Cette corrélation gêne/intensité de la DE est d’autant plus forte que les patients vieillissent. Cependant au-delà de 70 ans, la gêne liée à la DE diminue. Par exemple, pour un score IIEF-5 <= 10 (dysfonction sévère), la DE est jugée insupportable par 92% des moins de 50 ans contre 39% des plus de 70 ans.

Conclusion : Chez des hommes consultant en urologie et ayant accepté de participer à l’enquête, la prévalence de la DE apparaît particulièrement élevée : 74%. Plus les patients vieillissent, plus la DE déclarée correspond à un score IIEF-5 altéré. La sévérité de la DE augmente avec l’âge. La gêne occasionnée par la DE:

1) augmente avec sa sévérité

2) est d’autant moins corrélée à sa sévérité que les hommes sont jeunes. Il existe une certaine résignation face à la DE au delà de 70 ans.