Hôpitaux Universitaires de Genève , Suisse.

INTRODUCTION : Les greffons ventraux ont été communément utilisés dès le début des années 60 dans les plasties uréthrales nécessitant une substitution tissulaire. Leur taux de resténose s’est avéré significatif, et parfois le greffon se sacculait. Pour pallier à ces défauts, le concept de fixation dorsale du tissu de substitution sur les corps caverneux a été récemment développé (Barbagli et al., 1996). Les corps caverneux offrent un support mécanique stable, et l’étalement du greffon sur leur surface apparaît pouvoir réduire leur rétrécissement et/ou sacculation. Ce travail présente les résultats à moyen terme d’une série de 35 greffons dorsaux.

METHODES : De septembre 98 à janvier 2002, 35 patients (âge moyen = 53 ans) ont été opéré d’une sténose de l’urèthre bulbaire selon la technique susmentionnée. Chaque patient a bénéficié d’un suivi uréthrographique régulier (3 semaines, 3 mois et 12 à 18 mois post-op), et a reconsulté ensuite si nécessaire.

RESULTATS : 15 des 35 patients (43 %) avaient déjà subi une réparation endoscopique ou ouverte de leur sténose. Chez 22 patients, une résection-anastomose du plancher uréthral (n=18) et/ou un lambeau transverse de peau pénienne (n=4) ont été associés au greffon dorsal. Celui-ci était constitué de peau prépuciale (n=17) ou de muqueuse buccale (n=18), et sa taille moyenne était de 6 cm de long sur 2,1 cm de large. Le suivi moyen est de 25 mois (4 à 44). Hormis 2 syndromes de loge parmi les 10 patients initiaux, il n’y a eu aucune complication grave. Trois patients (9 %) ont présenté une récidive, qui ont nécessité 2 dilatations et une réintervention. Le taux de succès à une moyenne de 2 ans de suivi est donc de 89 %.

CONCLUSION : L’uréthroplastie par greffon dorsal est une technique efficace qui a pû être associée dans plus de la moitié des cas à une autre préparation. Son taux de succès à moyen terme est élevé, mais un suivi plus long est nécessaire pour définitivement valider ses avantages.