La lithiase urinaire chez l’enfant demeure une pathologie fréquente sous nos climats, l’insuffisance rénale constitue une complication grave et redoutable. Elle est le plus souvent évolutive mais parfois inaugurale.
Matériel et Méthodes : Notre étude est rétrospective, elle concerne 25 enfants présentant une insuffisance rénale lithiasique colligés sur une période de 18 ans
(1983-2000) parmi 637 cas des lithiases urinaires infantiles dont 430 cas des lithiases réno-urétérales ( 5 %). L’âge moyen est de 10 ans avec des extrêmes de 4 et 15 ans : Le sex ratio est de 2/3 en faveur des garçons. L’origine rurale est prépondérante dans 75 %. Le tableau clinique est dominé par un syndrome douloureux dans 90 % des cas associés à des troubles mictionnels dans 75 % et une fièvre dans 1/3 cas. Un tableau d’oligo-anurie dans 10 cas ( 40 %). Dans deux cas l’insuffisance rénale est survenue sur un rein anatomiquement unique, et dans 3 cas il s’agit d’un rein fonctionnellement unique. Dans 20 cas la lithiase rénale était bilatérale dont 8 sont coralliformes (30 %). L’insuffisance rénale a été jugée sur des chiffres d’urée et parfois de créatininémie . Elle est considérée comme modérée dans 7 cas, de moyenne gravité dans 6 cas et grave dans les 12 cas restants. Par ailleurs, nous avons noté une hyperkaliémie dans 6 cas, une acidose dans 15 cas et 10 patients sont infectés à l’ECBU.
Selon une autre perspective, nos patients se répartissent en 2 groupes :
Groupe I : 10 cas présentant un tableau d’oligo-anurie obstructive
Groupe II : 15 cas d’insuffisance rénale obstructive à diurèse conservée dont 10 compliqués d’infection.
La conduite thérapeutique a été comme suivante : En urgence, nous avons eu recours à une hémodilyse dans 3 cas, nous avons réalisé une néphrostomie percutanée dans 5 cas, une montée de sonde urétérale dans 4 cas et une chirurgie de drainage en urgence dans 7 cas. Ultérieurement, nous avons réalisé une chirurgie de lithiases dans 18 cas, une nephrectomie dans 2 cas et de gestes associés dans 3 cas.
Résultats : Concernant la fonction rénale, nous avons constaté dans le groupe I une normalisation de la fonction rénale dans 8 cas ( 80 %) et une stabilisation dans 2 cas (20%). Pour le groupe II, la fonction rénale s’est normalisée dans 5 cas ( 33 %). Elle s’est stabilisée dans 7 cas et s’est aggravée dans 2 cas avec recours à l’hémodialyse chronique. Enfin, nous avons déploré 2 décès.
En Conclusion : L’insuffisance rénale est une complication évolutive grave de la lithiase réno-urétérale surtout lorsqu’elle survient chez l’enfant . Le pronostic est bon dans les insuffisances rénales oligo-anuriques et reste grave doté d’une lourde morbidité et mortalité surtout en cas de surinfection.