INTRODUCTION Nous avons montré qu’il est possible de créer un nouveau muscle dans la paroi urétrale de la truie en injectant des carottes de fibres musculaires contenant des cellules précurseurs musculaires (CPM). Ces fibres résultent de l’activation des CPM injectées. Nous avons étudié la fonctionnalité de ces fibres régénérées en caractérisant leur type (I, aérobique tonique ou II, anaérobique), leur innervation et l’influence sur la profilométrie urétrale. Plusieurs sources de muscles ont été testées.

MATERIELS 9 truies ont eu une destruction endoscopique du sphincter strié urétral (urètre distal) suivie, un mois plus tard d’une injection de carottes musculaires dans le col vésical à 3-4 cm de la zone du sphincter. Des carottes de 2×10 mm ont été préparées à partir de muscles de type I (n=3) ou II (n=3) ou mixte (50%/50%) (n=3). La profilométrie urétrale a été étudiée avant et un mois après la greffe puis les urètres étaient prélevés pour étude immuno-histologique (MyHC type I, II, neurofilament, alpha-bungarotoxine).

RESULTATS Les fibres musculaires régénérées dans la zone d’injection avaient des récepteurs cholinergiques connectés à une terminaison nerveuse. La proportion en fibres musculaires de type I/II était de l’ordre de 5%/95% quelque soit l’origine des carottes greffées. Le pic distal de pression urétrale correspondant au sphincter strié était aboli après la lésion. En regard de la zone d’injection des carottes, la profilométrie n’était pas modifiée.

CONCLUSION Ce travail démontre que le transfert intraurétral de CPM par carottes entraîne la formation de fibres musculaires régénérées et innervées. Cependant, les CPM ont une tendance spontanée à former des fibres de type II ayant une faible action tonique. L’effet prévisible de la greffe de CPM chez l’homme est une augmentation des contractions volontaires de courte durée. Il reste à démontrer dans les essais cliniques que la rééducation peut modifier ces fibres en fibres toniques.