Objectifs.- La surveillance active (SA) permettrait d’identifier les patients présentant une tumeur  non significative. Nous avons analysé la survie sans progression biologique après prostatectomie totale (PT) chez les candidats à la surveillance active selon les critères PRIAS en fonction du caractère significatif ou non de la tumeur.

Méthodes.- De 1991 à 2010,  2700 PT ont été réalisées pour des cancers localisés. Les données pré et post opératoires ont été analysées ainsi que la survie sans progression biologique définie  par PSA>0,2 ng/ml chez les patients obéissant aux critères PRIAS (T1c/T2, PSA<=10, PSAD<0,2, Score de Gleason (SG) <7, 1 ou 2 biopsies positives) selon le caractère significatif ou non de la tumeur (Stade>T2 ou SG >6).

Résultats.- 626 patients (23%) âgés de 63 ans en moyenne (58-68) présentaient les critères PRIAS. L’analyse des pièces de PT montre : 497 pT2 (79,4%), 118 pT3a (18,8%), 11 pT3b (1,8%) et 113 marges positives (18%) (TNM 2009). Il y avait 342 SG 6 (54,6%), 266 SG 7 (42,5%), 10 SG 8 ou 9(1,6%). 312 patients (50%) avaient une tumeur significative. Avec un suivi médian de 24 mois (9-50), la survie sans progression à 5 et 10 ans était de 93,3% et 85,6% pour les tumeurs non significatives, et de 87,6% et 82,8% pour les tumeurs significatives respectivement.(p=0,06) En analyse univariée, le score de Gleason de la pièce (p=0.01), le stade pathologique (p<0.0001) et les marges positives (p<0.001) sont significativement corrélés à la progression biologique En analyse multivariée, seuls les marges positives (p<0.0001) et le stade pathologique (p=0.006) sont significatifs.

Conclusion.- Le caractère significatif ou non de la tumeur prostatique n’explique pas la progression après chirurgie chez les patients présentant les critères PRIAS. Chez ces patients, il est indispensable d’obtenir des marges chirurgicales négatives.