Introduction : En France, la sous-déclaration des cancers d’origine professionnelle est reconnue mais peu documentée. Malgré la présence d’un tissu industriel à haut risque en Haute Normandie, seuls 10 cancers de vessie étaient déclarés en maladie professionnelle entre 1996 et 2000 pour la Normandie. L’objectif de cette étude réalisée par l’Assurance Maladie en lien avec le Réseau d’Onco-Urologie (ROUHN) était d’évaluer la fréquence des cancers de vessie attribuable à une origine professionnelle.

Matériel et Méthodes : Les patients ont été inclus en 2003 à partir de leur demande d’exonération du ticket modérateur (ETM Art.L322-3-3) pour cancer de vessie. La présomption d’origine professionnelle était analysée sur la base des données d’exposition professionnelle, sans connaissance du statut tabagique. L’orientation vers une demande de reconnaissance était proposée par une équipe pluridisciplinaire constituée de médecins-conseils, d’ingénieursconseils, de médecins du travail et de médecins du service de pathologie professionnelle du CHU de Rouen.

Résultats : Parmi les 258 sujets inclus, 41% avaient été exposé au moins une fois à un facteur de risque professionnel, 12.8% des dossiers relevaient d’emblée d’une déclaration en maladie professionnelle pour atteindre 14.7% après analyse complémentaire. Sur le plan étiologique, 37% des cas étaient liés aux amines aromatiques (Tableau 15 Ter) et 63% des cas à une exposition aux goudrons de houille (Tableau 16 Bis).

Conclusion : L’origine professionnelle des cancers de vessie a été évaluée à 15% en Haute Normandie et devrait donc être recherchée au décours de chaque diagnostic de cancer de vessie.