OBJECTIFS : préciser la physiopathologie de la dysfonction érectile du patient diabétique en évaluant de manière systématique les facteurs vasculaires, neurogènes, hormonaux et psychologiques.



METHODES : 24 patients consécutifs adressés par le même endocrinologue en consultation d’urologie pour dysfonction érectile ont eu une évaluation globale avec : examen clinique, antécédents, score IIEF5, recherche de facteur d’anxiété ou de dépression, un bilan neurophysiologique pénien (mesure de la sensibilité thermique, vibratoire, vitesse de conduction du nerf dorsal de la verge, réflexe cutané sympathique, PES), écho doppler pénien avec injection de PGE1 (recherche d’atteinte artérielle, de fuite veineuse ou de maladie de Lapeyronie), un dosage de la testostéronemie bio disponible et de l’HBA1c.



RESULTATS : l’âge moyen des patients était de 55 ans. Le diabète était connu en moyenne depuis 10 ans. Le score IIEF5 moyen était de 9,1, le taux d’HBA1c 8,2%. Une atteinte vasculaire pénienne sévère pouvant être à l’origine de la DE était notée dans 81% des cas. Il existait une atteinte artérielle jugée sévère dans 72% des cas, une fuite veineuse dans 26% des cas et une maladie de Lapeyronie dans 15% des cas. Il existait une neuropathie pénienne jugée sévère dans 31% et modérée dans 36 %, Un facteur d’anxiété ou de dépression était présent dans 50% des cas. 35% des patients avaient des complications systémiques connues du diabète. Un patient présentait un hypogonadisme. Il n’y avait pas de corrélation entre le degré d’atteinte vasculaire et nerveuse.



CONCLUSIONS : la survenue d’une dysfonction érectile chez le patient diabétique correspond dans la grande majorité des cas à une atteinte organique complexe et peut constituer l’une des seules manifestations cliniques du diabète. Ces résultats soulignent la nécessité d’un dépistage systématique de la dysfonction érectile chez les patients diabétiques.

20922006Yiou RDiaporama