Hopital Foch, Suresnes.

BUT : étude des cancers kystiques du rein opérés dans notre service et évaluation des critères cliniques et histologiques.

MATERIEL ET METHODE : entre 1989 et 2000, 31 patients (28 hommes et 3 femmes) ont été néphrectomisés (25 élargies, 7 tumorectomies et 2 partielles = total 34 pièces) pour cancer kystique du rein (nécrose kystique exclue). Pour 39 % des patients, il s’agissait d’une découverte fortuite au cours d’un examen prescrit pour une autre pathologie. La classification histologique de l’UICC et de l’AJCC a été utilisée.

RESULTATS : les données histologiques ont montré 25 cancers multiloculaires et 9 uniloculaires. La taille moyenne de la tumeur était de 6,1cm (1,2cm à 15,2 cm). On a dénombré 10 carcinomes à cellules claires (Furhman 1 : 8, Furhman 2 : 2) et 24 carcinomes papillaires (15 à cellules acidophiles, 4 à cellules claires et 5 à cellules mixtes) (Furhman 2 : 19, Furhman 3 : 5). La localisation de la tumeur était : 23 fois polaire, 7 fois médio rénale et 4 fois sur la convexité. Un patient était métastatique lors du diagnostic (foie), les autres étaient M0. 26 patients étaient N0 et 5 N+. Le suivi moyen a été de 32 mois (6 mois-84 mois). La survie spécifique à 3 ans des carcinomes à cellules claires et des carcinomes papillaires a été respectivement de 100 % et 77 %. Les facteurs pronostiques retrouvés ont été : la présence de masse solide au sein de la tumeur kystique, l’absence ou le franchissement de la capsule tumorale, le grade de Furhman et la présence d’embole vasculaire. Le type cellulaire, la présence ou non de cloison et la localisation tumorale n’ont pas été retrouvés comme facteurs pronostiques dans cette étude.

CONCLUSION : sous une entité de cancer kystique du rein se regroupent deux formes histologiques différentes : les carcinomes à cellules claires d’excellent pronostic et les carcinomes papillaires au pronostic plus réservé. La préservation néphronique peut être très largement proposée, surtout pour les carcinomes à cellules claires kystiques dont le pronostic rejoindrait celui des tumeurs bénignes adénomateuses kystiques du rein (tumeur de Perlmann).