Service d’Urologie et de Chirurgie de la Transplantation. Hopital Edouard Herriot. 5, Place d’Arsonval LYON

Des données de la littérature rapportent un hyperinsulinisme et des troubles du métabolisme lipidique chez les patients porteurs d’un drainage systémique de l’effluent veineux après allotransplantation pancréatique. Cependant, dans une étude randomisée que nous avons conduite chez des patients recevant une double transplantation simultanée rein et pancréas avec dérivation digestive des sécrétions exocrine, comparant la dérivation porte (DP) de l’effluent veineux à la dérivation systémique (DS), nous n’avions pu mettre en évidence aucune différence métabolique significative en étudiant des paramètres biologiques standard. Nous avons décidé de compléter cette étude en utilisant la technique du clamp euglycémique hyperinsulinique qui permet d’étudier de facon dynamique la production hépatique de glucose et la sensibilité tissulaire à l’insuline. Un clamp à donc été réalisé chez 10 patients porteurs d’une transplantation pancréatique fonctionnelle depuis au moins 1 an et les résultats obtenus chez 5 patients porteurs d’une DP ont été comparés à ceux obtenus chez 5 patients porteurs d’une DS. L’age, le sexe, le BMI, l’ancienneté du diabète et le schéma d’immunosuppression étaient superposables dans les deux groupes. Les clamps ont été réalisés après quelques modifications de la méthode décrite par DeFronzo ou l’insuline est administrée à un débit constant de 0,4 mUI/Kg-1/min-1.

La production hépatique de glucose est restée superposable dans les deux groupes. Cependant nous avons pu observer des taux d’insuline plasmatique plus haut dans les DS. Par ailleurs l’utilisation tissulaire de glucose est restée plus basse dans le groupe DS (3,03±1,03 mg/kg/min) que dans le groupe DP (4,72±1,51 mg/kg/min). Les taux d’acides gras libres sont restés équivalents dans les deux groupes ainsi que les taux de cholestérol, HDL, triglycérides et LDL.Les taux d’acide hydroxybutirique sont plus élevés dans le groupe DS.

En somme nous ne retrouvons que peu de différence métabolique entre les deux groupes étudiés. L’ensemble des résultats sont par ailleurs proche de ceux habituellement retrouvés chez des sujets sains.