INTRODUCTION : La dysfonction érectile est une séquelle fréquente après prostatectomie radicale pour cancer de la prostate liée à une lésion des nerfs caverneux. Classiquement, les traitements oraux (inhibiteurs desphosphodiestérase) sont considérés comme peu efficaces en raison de la diminution de la production de NO. Le but de notre étude était de déterminer les effets d’une section bilatérale des nerfs caverneux sur les NO synthases neuronale (NOSn), inductible (NOSi) et endothéliale (NOSe) chez le rat mâle.

MATERIEL ET METHODE : Trente six rats Fisher mâles ont été utilisés. 20 rats (groupe 1) ont eu une ablation bilatérale de 5 mm de nerf caverneux. Une évaluation de la fonction érectile a été effectuée 3 (n=10) et 5 semaines (n=10) après la lésion par électrostimulation du plexus hypogastrique inférieur. 16 rats (groupe 2) ayant eu une simple laparotomie sans lésion nerveuse ont servi de témoin et ont été évalués à 3 (n=8) et 5 semaines (n=8). Après chaque bilan neurophysiologique, le pénis était prélevé pour une étude de l’expression des 3 isoformes de la NO synthase (NOSe, NOSi et NOSn) par RT-PCR quantitative.

RESULTATS : Les érections électrostimulées étaient normales dans le groupe 2 et abolies dans le groupe 1. Dans le groupe 1, l’analyse des résultats de RT-PCR montrait une expression de la NOSe effondrée à 3 S et restaurée à 5 S malgré l’absence d’érection ; la NOSn était augmentée aussi bien à 3 qu’à 5 semaines. En revanche, il n’existait pas de variation de l’expression la NOSi chez les rats lésés par rapport aux rats témoins à 3 et à 5 semaines.

CONCLUSION : Notre étude suggère que la dysfonction érectile après prostatectomie radicale est plus liée à un dysfonctionnement de la chaîne métabolique du NO qu’à une suppression de la production de NO. Des études complémentaires explorant notamment la GMPc sont nécessaires pour préciser le mécanisme moléculaire de la dysfonction érectile.

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