OBJECTIFS : Juger de l’intérêt de la conservation de pulpe testiculaire péritumorale en cas d’orchidectomie pour une tumeur germinale du testicule de petite taille (inférieure à 40 mm).

POPULATION ET METHODES : Parmi 127 patients ayant subi une orchidectomie pour tumeur du testicule entre 1990 et 2002, une analyse histologique de la pulpe testiculaire macroscopiquement "saine" a été réalisée dans les 41 cas où le diamètre tumoral était inférieur à 40 mm. Les données histologiques ont été confrontées avec les données concernant la fertilité des patients, leurs antécédents (cryptorchidie) et l’histoire de leur maladie.

RESULTATS : 28 patients ont tenté de conserver du sperme et 23 y sont parvenus (82%). Les 5 autres patients présentaient une azoospermie (2 cas) ou une oligospermie sévère (3 cas). L’analyse histologique a montré que 26/41 patients avaient des tubes séminifères contenant des spermatides allongées (63%), mais les tubes fonctionnels étaient minoritaires dans 14/26 cas (53.8%). Dans tous les cas, il n’existait aucune systématisation des lésions. Les facteurs de bon pronostic, quant à la valeur fonctionnelle de la pulpe testiculaire, étaient : un diamètre tumoral inférieur à 30 mm, une absence de composante séminomateuse, une absence d’antécédent de cryptorchidie, et une concentration de spermatozoïdes supérieure à 5 millions/ml au moment de la conservation de sperme.

CONCLUSION : La préservation de la fertilité des patients ayant un spermogramme très pathologique soulève la question de la conservation de pulpe testiculaire. La pulpe testiculaire péritumorale paraît altérée, mais sa conservation pourrait permettre de conserver un potentiel de fertilité dans les cas où la conservation de sperme est impossible.