(1, 2) Service d’Urologie et de Virologie CHU Lapeyronie, (3) Clinique Mutualiste, Montpellier

But: l’objectif de cette étude est d’évaluer la faisabilité et la spécificité de la technique ELISPOT (enzyme-linked immunospot) dans la détection de cellules circulantes prostatiques sécrétrices de PSA.

Matériels et Méthodes: l’ELISPOT est une technique immuno-enzymatique permettant d’identifier et de dénombrer des cellules à partir de leur sécrétion spécifique. Les protéines sécrétées lors de la culture cellulaire sont immuno-capturées par un support solide au préalable présensibilisé. L’addition d’anticorps conjugués à une enzyme et d’un substrat chromogène permet la visualisation de précipités colorés -immunospots-, véritables empreintes protéiques de la cellule cible. Les cellules ont été obtenues à partir de sang veineux, et testées par ELISPOT après élimination des hématies et des polynucléaires neutrophiles par gradient de ficoll-hypaque. Les immuno spots ont été dénombrés par lecture avec un microscope( KS-ELISPOT ZEISS). Vingt quatre patients ont été testés : 12 témoins sains (PSA < 3ng/ml, 6 âge < 35 ans, 4 adénomes histologiquement prouvés et 2 tumeurs de vessie) et 12 patients présentant un cancer prostatique métastasé cliniquement (4 au diagnostic et 8 en échappement hormonal).

Résultats: Chez tous les patients présentant des métastases cliniques, des cellules circulantes ont été dénombrées. Les résultats exprimés en nombre d’immunspots/ml de sang étaient compris entre 0,12 à 7,2. L’addition à des aliquôts de cellules de cycloheximide (un inhibiteur de la synthèse des protéines) inhibait la formation des immunospots indiquant la synthèse de novo de la PSA par ces cellules. Nous n’avons pas observé d’immunospots spécifiques de PSA dans le groupe témoin. Un patient testé en post-opératoire lors d’une résection prostatique présentait quelques cellules circulantes.

Conclusion: des cellules circulantes sécrétrices de PSA sont dénombrables dans le compartiment circulant par une technique ELISPOTspécifique PSA. Ce marqueur est potentiellement intéressant dans le diagnostic, l’établissement du pronostic, le suivi de l’efficacité thérapeutique et l’évaluation de la maladie résiduelle dans le cancer de la prostate.