Objectifs.- La chirurgie conservatrice du testicule peut éviter une substitution hormonale à vie et préserver la fertilité chez des patients sélectionnés présentant une tumeur testiculaire bilatérale. L’objectif de ce travail est d’examiner l’état des lieux de la chirurgie partielle du testicule, ses résultats et son évolution dans le temps par une étude rétrospective de cas.

Méthodes.- Vingt-quatre dossiers de patients traités entre 1984 et 2010 ont été sélectionnés. Les caractéristiques cliniques, paracliniques, le taux de survie globale et de récidive, l’évolution du profil hormonal, le recours à une substitution androgénique ont été étudiés.

Résultats.- Onze patients présentant une tumeur bilatérale du testicule et quatorze patients porteurs d’un testicule unique ont bénéficié d’une tumorectomie. L’âge moyen était de 31,9 ans (22-51 ans), la taille tumorale moyenne était de 11,4 mm (5-23 mm). Deux patients présentaient au diagnostic des adénopathies lomboaortiques. L’examen histopathologique a révélé 10 séminomes, 9 tumeurs non séminomateuses ou mixte, 4 tumeurs à cellules de Leydig et un hamartome. Une néoplasie intraépithélial testiculaire était visible dans 8 tumeurs. L’examen extemporanné fut effectué dans 14 cas, il était corrélé à l’examen définitif dans 11 cas. La survie globale était de 100%, et 3 patients (12,5%) ont présenté une récidive locale après un suivi moyen de 43,9 mois. Les traitements adjuvants administrés étaient différents selon les centres et les périodes, et adaptés au cas par cas. Aucun patient ayant conservé un moignon testiculaire n’a eu recours à une substitution hormonale, et un patient a pu obtenir une paternité après tumorectomie sur testicule unique.

Conclusion.- La chirurgie partielle du testicule est une option valide chez des patients sélectionnés dans des centres experts, sans augmentation de la morbi-mortalité et avec un gain fonctionnel et esthétique.