Paris.

Introduction : Différentes techniques de remplacement vésical utilisent couramment des segments de tubes digestifs. Ces vessies de substitution sont à l’origine de nombreuses complications. La création de néo-vessie par engineering tissulaire permettrait d’éviter de telles complications.

Matériel et méthode : Un fragment de vessie était prélevé. Après recueil des cellules urothéliales et musculaires lisses par une digestion enzymatique, une culture séparée était réalisée dans des milieux contenant des facteurs de croissances (sérum de veau fétal +/- EGF) pendant 15 jours. Ces deux types de cellules étaient transférées de part et d’autre d’une membrane acellulaire de sous muqueuse intestinale de porc (SIS), ensuite mise en culture pendant 10 jours. Cette membrane cellularisée était greffée dans l’épiploon du donneur ainsi qu’une membrane non cellularisée servant de contrôle. Après 13 jours de surveillance, les greffons étaient récupérés pour analyse morphologique et immuno-marquage des cellules épithéliales (CK7), des cellules en ombrelles (CK20), et du muscle lisse (AML et Desmine).

Résultats : Un néo tissu de 5 mm d’épaisseur a été obtenu. On retrouvait au niveau de ce tissu un revêtement urothélial, continu, pluristratifié, et différencié avec présence de cellules en ombrelles en superficie. Le SIS n’était plus identifiable morphologiquement. Sous l’urothélium le néo tissu était composé, au sein d’une matrice collagène, non inflammatoire, mais vascularisée, de cellules fusiformes. Ces cellules étaient marquées par l’AML et la desmine, confirmant leur nature musculaire lisse.

Conclusion : Ce modèle de co-culture sur SIS nous a permis d’obtenir in vivo un néo tissu contenant des cellules musculaires lisses revêtu d’un urothélium continu et différencié. Ces résultats encourageants nous permettent d’envisager la création de néo-vessie expérimentale chez le porc.