Objectifs.- Le but de notre travail était d’évaluer la performance diagnostique du scanner avec injection dans la différentiation entre tumeur bénigne et maligne des petites tumeurs du rein se rehaussant à l’injection.

Méthodes.- Entre 2007 et 2010, toutes les petites tumeurs du rein de moins de 4 cm se rehaussant après injection de produit de contraste au scanner abdominal (? 15 UH) ont été biopsiées sous guidage scannographique. Les différents critères classiquement admis de malignité tumorale ont été évalués de manière indépendante par 2 radiologues séniors. Les résultats des lectures radiologiques ont été confrontés aux résultats anatomopathologiques des biopsies et chaque critère radiologique analysé en uni et multivarié.

Résultats.- Quatre-vingt dix-neuf biopsies ont été réalisées chez un total de 96 patients porteurs d’au moins une tumeur rénale. L’âge moyen des patients était de 65 ans (19-86 ans) avec 53 hommes pour 43 femmes. Sur l’ensemble des tumeurs, 74 (75%) étaient malignes et 25 (25%) étaient bénignes. Les lésions avec un rehaussement progressif étaient plus corrélées à un statut bénin sans toutefois atteindre un seuil significatif. Il n’y avait par ailleurs aucune corrélation significative entre tous les critères scannographiques et le statut anatomopathologique de la tumeur. La sensibilité, la spécificité, la valeur prédictive positive et la valeur prédictive négative du rehaussement progressif tumoral après injection de produit de contraste étaient de 60%, 73%, 43% et de 84% respectivement.

Conclusion.- Aucun critère scannographique ne permet aujourd’hui de différencier une tumeur maligne d’une tumeur bénigne pour les petites tumeurs du rein de moins de 4 cm. Une biopsie rénale doit donc être systématiquement réalisée pour orienter les décisions thérapeutiques.