Introduction : Les isoflavones (soja et nombreuses légumineuses) sont des éléments nutritionnels considérés comme protecteur en matière de cancer de prostate. Leur mode d’action précis n’est pas bien connu, ni même leur biodisponibilité dans la prostate humaine. L’objectif de notre travail était de déterminer les concentrations de ces composés et la nature de leurs métabolites au sein du tissu prostatique.

Matériel et méthodes : Après avis du CCPPRB, 15 sujets (5 témoins et 10 supplémentés) ont été inclus. La supplémentation orale en isoflavones, 120 mg par jour, a été réalisée les 3 jours précédents une résection trans-uréthrale de prostate. Le matériel obtenu par résection ainsi que le plasma, après préparation, sont analysés en spectrométrie de masse.

Résultats : Les concentrations en isoflavones sont moins élevées dans la prostate que dans le plasma : 0,44 vs 0,65 µM pour la daidzéine et 0,55 vs 1,44 µM pour la génistéine. Tous deux se retrouvent essentiellement sous une forme conjuguée (mono-glucuronides). Il n’y a pas de déconjuguaison intra-cellulaire des isoflavones dans le tissu prostatique. La nature de quelques métabolites mineurs est en cours d’investigation.

Conclusion : Les isoflavones sont essentiellement retrouvés sous leurs formes conjuguées, au niveau du tissu prostatique et dans des concentrations inférieures à 1,5 µM. Il nous parait donc essentiel d’étudier l’activité des formes conjugués sur les modèles cellulaires de cancer prostatique aux concentrations que nous avons retrouvées et qui sont compatibles avec une alimentation orientée.