Introduction : L’émission de fluorescence endogène des milieux cellulaires est un indicateur naturel de son activité métabolique. Les teneurs et les propriétés des fluorophores intrinsèques (flavines, NADH…) des cellules lésées ou pathologiques étant différentes de celles des cellules saines, cela induit d’importantes variations de l’intensité de la fluorescence émise. Celles-ci peuvent être mises à profit pour le diagnostic tumoral. Il s’agit d’un nouvel outil pour le diagnostic non invasif et précoce en cancérologie notamment comme premier examen de dépistage. Nous avons cherché à évaluer cet outil pour le diagnostic des cancers de vessie, à la fois sur les cytologies urinaires et sur des lames anatomo-pathologiques.

Patients, Matériels et Méthodes : Les frottis urinaires et les lames anatomopathologiques correspondantes de patients ayant un carcinome urothélial de vessie non traité de grade 1 (n=5), de grade 3 (n=5) et de patients indemnes de lésions tumorales (n=5) ont été étudiés à l’aide d’un microscope permettant une analyse de fluorescence résolue en temps après excitation biphotonique. Des frottis urinaires de témoins sains (n=5) ou ayant eu une infection urinaires (n=5) ont été évalués de la même façon.

Résultats : Tous les patients ayant un carcinome urothélial de vessie ont au niveau cellulaire des modifications d’intensité de la fluorescence permettant de distinguer les cellules malignes des cellules saines ou infectées. On observe une extinction quasi totale de la fluorescence des cellules cancéreuse que nous avons confirmé par la mesure des durées de vie de fluorescence sur la cytologie exfoliatrice. Il existe une diminution de la durée de vie moyenne de fluorescence au niveau des lames anatomopathologiques des carcinomes urothéliales. Cet technique ne permet pas de distinguer les cellules de haut grade de malignité des cellules de bas grades.

Conclusions : La spectroscopie de fluorescence résolue en temps permet de différencier les cellules malignes des cellules saines. Cet outil diagnostic et de dépistage permettra de rechercher sur des frottis urinaires ou sur des lames anatomopathologiques la présence des cellules cancéreuses améliorant ainsi la sensibilité et la spécificité du frottis urinaire en particulier.