Bien que l'hyperactivité vésicale soit un syndrome très fréquent, les recommandations thérapeutiques spécifiques restent peu nombreuses [1Lightner D.J., Gomelsky A., Souter L., Vasavada S.P. Diagnosis and treatment of overactive bladder (non-neurogenic) in adults: AUA/SUFU guideline amendment 2019 J Urol 2019 ; 202 (3) : 558-563 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 2Corcos J., Przydacz M., Campeau L., Gray G., Hickling D., Honeine C., et al. CUA guideline on adult overactive bladder Can Urol Assoc J 2017 ; 11 (5) : E142-E173 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 3Tse V., King J., Dowling C., English S., Gray K., Millard R., et al. Conjoint Urological Society of Australia and New Zealand (USANZ) and Urogynaecological Society of Australasia (UGSA) Guidelines on the management of adult non-neurogenic overactive bladder BJU Int 2016 ; 117 (1) : 34-47 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 4Yamaguchi O., Nishizawa O., Takeda M., Yokoyama O., Homma Y., Kakizaki H., et al. Clinical guidelines for overactive bladder Int J Urol 2009 ; 16 (2) : 126-142 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 5Ghijselings L., Hervé F., Van der Aa F., De Wachter S., Pauwaert K., Haddad R., et al. Development of a flowchart reflecting the current attitude and approach towards idiopathic overactive bladder treatment in Belgium: a Delphi study Neurourol Urodyn 2020 ; (sous presse).
Cliquez ici pour aller à la section Références]. En effet, les autres sociétés savantes ou tutelles ne se sont intéressées qu'à l'incontinence avec une partie sur le traitement de l'incontinence urinaire par urgenturie notamment chez la femme [6Nambiar A.K., Bosch R., Cruz F., Lemack G.E., Thiruchelvam N., Tubaro A., et al. EAU guidelines on assessment and nonsurgical management of urinary incontinence Eur Urol 2018 ; 73 (4) : 596-609 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références], ou qu'aux symptômes du bas appareil de l'homme en général voire uniquement sur les symptômes secondaires à l'hyperplasie bénigne de la prostate en intégrant un chapitre sur les hommes ayant aussi des symptômes de la phase de remplissage [7Gratzke C., Bachmann A., Descazeaud A., Drake M.J., Madersbacher S., Mamoulakis C., et al. EAU guidelines on the assessment of non-neurogenic male lower urinary tract symptoms including benign prostatic obstruction Eur Urol 2015 ; 67 (6) : 1099-1109 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 8Descazeaud A., Robert G., Delongchamps N.B., Cornu J.-N., Saussine C., Haillot O., et al. Bilan initial, suivi et traitement des troubles mictionnels en rapport avec hyperplasie bénigne deprostate : recommandations du CTMH de l'AFU Prog Urol 2012 ; 22 (16) : 977-988 [inter-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références].
Il existe aujourd'hui de multiples traitements de l'hyperactivité vésicale allant des traitements non invasifs à des traitements plus agressifs. Classiquement, ils sont séparés en deux groupes : les traitements dits de première intention, incluant les mesures comportementales et hygiénodiététiques, la rééducation périnéo-sphinctérienne et les traitements médicamenteux en monothérapie ou en association, et les traitements de l'hyperactivité vésicale dite réfractaire, aussi appelée résistante à un traitement de première ligne ou aux traitements médicamenteux, qui incluent les principes de neuromodulation qu'elle soit sacrée ou tibiale et les injections intra-détrusoriennes de toxine botulique [6Nambiar A.K., Bosch R., Cruz F., Lemack G.E., Thiruchelvam N., Tubaro A., et al. EAU guidelines on assessment and nonsurgical management of urinary incontinence Eur Urol 2018 ; 73 (4) : 596-609 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 9Amarenco G., Deffieux X. Quelle définition pour l'hyperactivité vésicale réfractaire ? Prog Urol 2014 ; 24 (4) : 213-214 [inter-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 10Schwantes U., Grosse J., Wiedemann A. Refractory overactive bladder: a common problem? Int Urogynecol J 2015 ; 26 (10) : 1407-1414 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. À cette dernière, nous pouvons ajouter la cystectomie sus trigonale associée à une entérocystoplastie d'agrandissement. À l'inverse, d'autres auteurs raisonnent en ligne de traitement décrivant jusqu'à 3 à 4 lignes [1Lightner D.J., Gomelsky A., Souter L., Vasavada S.P. Diagnosis and treatment of overactive bladder (non-neurogenic) in adults: AUA/SUFU guideline amendment 2019 J Urol 2019 ; 202 (3) : 558-563 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 2Corcos J., Przydacz M., Campeau L., Gray G., Hickling D., Honeine C., et al. CUA guideline on adult overactive bladder Can Urol Assoc J 2017 ; 11 (5) : E142-E173 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Les traitements décrits ici correspondent alors aux premières et deuxièmes lignes.
L'objectif de ce travail était, à partir d'une revue de la littérature, de faire la synthèse des connaissances actuelles sur les traitements de première intention du syndrome clinique d'hyperactivité vésicale.
Une revue systématique de la littérature à partir de PubMed, Embase et Google Scholar a été menée en juin 2020. Les mots clés utilisés dans la recherche étaient : « overactive bladder » [all fields] AND « treatment » [all fields] et « overactive bladder » [all fields] AND « management » [all fields].
Les articles obtenus ont ensuite été sélectionnés en fonction de leur ancienneté et leur type. Les articles originaux, les méta-analyses, les recommandations et les articles de revues les plus récents publiés en français et en anglais ont été conservés. Les articles portant sur les traitements de l'hyperactivité vésicale réfractaire ont été exclus. Au total, 5975 articles ont été trouvés et 423 sélectionnés.
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Les mesures comportementales et hygiénodiététiques
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Les mesures comportementales ont pour objectif de modifier les habitudes mictionnelles. Elles sont basées sur des techniques de réentraînement vésical et de reprogrammation. Le réentraînement vésical consiste à augmenter le délai entre la survenue du besoin urgent et la miction alors que la reprogrammation mictionnelle consiste à uriner à des heures prédéfinies. Cette rééducation comportementale a surtout été étudiée dans la population âgée et se base sur le calendrier mictionnel qui devra être réalisé tout au long du traitement. Il est important que le patient ait une éducation bien conduite pour que ces techniques soient efficaces. Dans certains cas, en particulier chez les patients ayant des fonctions cognitives diminuées, un accompagnement par des aidants ou des soignants peut être nécessaire. De même, de nos jours, des applications sont disponibles ou en cours de développement afin d'accompagner ces patients. Il a été montré que la rééducation comportementale était efficace à condition d'être assidue et de la poursuivre sur une durée d'au moins six semaines afin de pouvoir restaurer un meilleur contrôle cortical de la miction [11Grinstein E., Gluck O., Digesu A., Deval B. Update on non-invasive treatment for female overactive bladder J Gynecol Obstet Hum Reprod 2020 ; 49 (3) : 101683
Cliquez ici pour aller à la section Références].
Ces techniques ont aujourd'hui fait la preuve de leur efficacité au travers d'essais cliniques contrôlés [12Flanagan L., Roe B., Jack B., Barrett J., Chung A., Shaw C., et al. Systematic review of care intervention studies for the management of incontinence and promotion of continence in older people in care homes with urinary incontinence as the primary focus (1966-2010) Geriatr Gerontol Int 2012 ; 12 (4) : 600-611 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 13Eustice S., Roe B., Paterson J. Prompted voiding for the management of urinary incontinence in adults Cochrane Database Syst Rev 2000 ; 2 : CD002113
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Les essais les comparant aux traitements médicamenteux seuls ont montré des résultats comparables sauf pour l'oxybutinine qui était supérieure dans un essai [14Rai B.P., Cody J.D., Alhasso A., Stewart L. Anticholinergic drugs versus non-drug active therapies for non-neurogenic overactive bladder syndrome in adults Cochrane Database Syst Rev 2012 ; 12 : CD003193
Cliquez ici pour aller à la section Références]. En revanche, associer de la rééducation périnéo-sphinctérienne à des techniques de rééducation comportementale est plus efficace que ces techniques réalisées isolément [15Ramsay I.N., Ali H.M., Hunter M., Stark D., McKenzie S., Donaldson K., et al. A prospective, randomized controlled trial of inpatient versus outpatient continence programs in the treatment of urinary incontinence in the female Int Urogynecol J Pelvic Floor Dysfunct 1996 ; 7 (5) : 260-263 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Aujourd'hui, plusieurs recommandations prônent de les associer à un traitement médicamenteux en particulier anticholinergique, certains essais cliniques ayant montré la supériorité de cette association [16Burgio K.L., Locher J.L., Goode P.S. Combined behavioral and drug therapy for urge incontinence in older women J Am Geriatr Soc 2000 ; 48 (4) : 370-374 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références].
Les mesures hygiénodiététiques à des fins thérapeutiques dans l'hyperactivité vésicale comprennent la perte de poids chez les patients obèses ou en surpoids, la diminution de la consommation de caféine, la modification de la nature des apports hydriques et de leur quantité, et du régime alimentaire. À ce jour, le traitement de la constipation n'a pas fait la preuve de son efficacité sur l'hyperactivité vésicale. Concernant le tabagisme, même si un lien entre ce dernier et l'hyperactivité vésicale a été clairement démontré, son arrêt semble n'avoir qu'un effet limité sur la symptomatologie [17Hannestad Y.S., Rortveit G., Daltveit A.K., Hunskaar S. Are smoking and other lifestyle factors associated with female urinary incontinence? The Norwegian EPINCONT Study BJOG 2003 ; 110 (3) : 247-254 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références].
La perte de poids chez les patients ayant un indice de masse corporelle supérieure à 30 permet d'améliorer la symptomatologie d'hyperactivité vésicale. Cela a particulièrement été bien montré en ce qui concernait les symptômes d'incontinence urinaire par urgenturie. La diminution du poids peut être réalisée soit à l'aide d'un régime, soit par chirurgie bariatrique. Il a ainsi été montré qu'une perte de poids par régime de 8 % sur six mois permettait de réduire l'incontinence urinaire par urgenturie de 42 % contre 26 % dans le groupe témoin [18Subak L.L., Wing R., West D.S., Franklin F., Vittinghoff E., Creasman J.M., et al. Weight loss to treat urinary incontinence in overweight and obese women N Engl J Med 2009 ; 360 (5) : 481-490 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. De même, il a été montré que chez les patients ayant une obésité morbide traitée par chirurgie bariatrique, la perte de poids était associée à une amélioration de la pollakiurie, de l'incontinence et de la qualité de vie en rapport avec les problèmes urinaires [19Vella V.L., Jaffe W., Lidicker J., Meilahn J., Dandolu V. Prevalence of urinary symptoms in morbidly obese women and changes after bariatric surgery J Reprod Med 2009 ; 54 (10) : 597-602
Cliquez ici pour aller à la section Références].
En ce qui concerne les apports hydriques, plusieurs études contrôlées prospectives ont montré que leur diminution de 25 à 50 % était associée à une diminution de la pollakiurie, des épisodes d'urgenturie et, le cas échéant, d'incontinence urinaire par urgenturie et de la nycturie. À l'inverse, une augmentation de 25 ou de 50 % des apports était associée une aggravation de la pollakiurie [20Hashim H., Abrams P. How should patients with an overactive bladder manipulate their fluid intake? BJU Int 2008 ; 102 (1) : 62-66 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. L'association de modification des apports hydriques à un anticholinergique a également été étudiée chez la femme. Dans cette étude, était comparée la prise de toltérodine seule à la toltérodine avec des modifications comportementales et des prises hydriques. Bien qu'il y eût une diminution significative des épisodes d'incontinence urinaire par urgenturie et des épisodes d'urgenturie dans les deux groupes, il n'y avait pas de différence entre ces derniers [21Robinson D., Hanna-Mitchell A., Rantell A., Thiagamoorthy G., Cardozo L. Are we justified in suggesting change to caffeine, alcohol, and carbonated drink intake in lower urinary tract disease? Report from the ICI-RS 2015 Neurourol Urodyn 2017 ; 36 (4) : 876-881 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. L'impact du type d'apport hydrique reste quant à lui controversé. Certaines études ont rapporté qu'une consommation d'alcool entre 6 et 10 verres par semaine (vins, bières ou alcools forts) était associée à une fréquence plus élevée de symptômes urinaires et notamment d'hyperactivité vésicale par comparaison aux patients n'en consommant pas [22Cohen D.D., Steinberg J.R., Rossignol M., Heaton J., Corcos J. Normal variation and influence of stress, caffeine intake, and sexual activity on uroflowmetry parameters of a middle-aged asymptomatic cohort of volunteer male urologists Neurourol Urodyn 2002 ; 21 (5) : 491-494 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. D'autres n'ont pas trouvé de lien voire même une étude a montré en analyse univariée que le risque d'apparition de symptômes d'hyperactivité vésicale était diminué chez les hommes consommant de la bière quotidiennement par comparaison à ceux qui n'en consommaient pas (OR 0,36 [IC 95 % : 0,18-0,73]) [23Dallosso H.M., Matthews R.J., McGrother C.W., Donaldson M.M.K., Shaw C.Leicestershire MRC Incontinence Study Group The association of diet and other lifestyle factors with the onset of overactive bladder: a longitudinal study in men Public Health Nutr 2004 ; 7 (7) : 885-891 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Aucune étude ne s'est intéressée à la diminution de la prise d'alcool chez les patients ayant une hyperactivité vésicale. Une étude plus ancienne datant de 1992 suggérait que la consommation de vin à faible teneur en alcool mais riche en sucre serait mieux tolérée par les patients ayant une hyperactivité vésicale [21Robinson D., Hanna-Mitchell A., Rantell A., Thiagamoorthy G., Cardozo L. Are we justified in suggesting change to caffeine, alcohol, and carbonated drink intake in lower urinary tract disease? Report from the ICI-RS 2015 Neurourol Urodyn 2017 ; 36 (4) : 876-881 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. En ce qui concerne les boissons gazeuses et notamment les sodas, il a été montré qu'une consommation régulière était associée à une augmentation des symptômes d'hyperactivité vésicale et ce, qu'elles contiennent ou non, de la caféine et du sucre ou des édulcorants [21Robinson D., Hanna-Mitchell A., Rantell A., Thiagamoorthy G., Cardozo L. Are we justified in suggesting change to caffeine, alcohol, and carbonated drink intake in lower urinary tract disease? Report from the ICI-RS 2015 Neurourol Urodyn 2017 ; 36 (4) : 876-881 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Il est donc suggéré que diminuer leur apport permettrait d'améliorer l'hyperactivité vésicale.
Le lien entre la survenue d'une hyperactivité vésicale et la consommation de caféine est connu et il a été démontré qu'il était dose-dépendant [21Robinson D., Hanna-Mitchell A., Rantell A., Thiagamoorthy G., Cardozo L. Are we justified in suggesting change to caffeine, alcohol, and carbonated drink intake in lower urinary tract disease? Report from the ICI-RS 2015 Neurourol Urodyn 2017 ; 36 (4) : 876-881 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Il a ainsi été montré que la consommation de caféine augmentait le risque d'hyperactivité vésicale jusqu'à 25 % [24Jura Y.H., Townsend M.K., Curhan G.C., Resnick N.M., Grodstein F. Caffeine intake, and the risk of stress, urgency and mixed urinary incontinence J Urol 2011 ; 185 (5) : 1775-1780 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. La diminution des prises de caféine quotidienne permet de diminuer le nombre d'épisodes d'urgenturie et le nombre de mictions par 24h. Ainsi, dans un essai contrôlé, il a été montré qu'une consommation moyenne de 96,5mg de caféine par jour contre 238,7mg permettait de réduire respectivement le nombre d'épisodes d'urgenturie de 61 % vs 12 % et le nombre de mictions par 24h de 35 % vs 23 % [25Bryant C.M., Dowell C.J., Fairbrother G. Caffeine reduction education to improve urinary symptoms Br J Nurs Mark Allen Publ 2002 ; 11 (8) : 560-565 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références].
Le rôle des aliments a également été étudié, même s'il est difficile d'en tirer des conclusions sur le plan thérapeutique. Ainsi, il a été montré, chez l'homme sans symptôme urinaire que la consommation de pommes de terre plus de huit fois par semaine augmenterait le risque d'apparition de symptômes d'hyperactivité vésicale après un an de suivi (OR 1,45 [IC 95 % : 1,02-2,07]) [23Dallosso H.M., Matthews R.J., McGrother C.W., Donaldson M.M.K., Shaw C.Leicestershire MRC Incontinence Study Group The association of diet and other lifestyle factors with the onset of overactive bladder: a longitudinal study in men Public Health Nutr 2004 ; 7 (7) : 885-891 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. À l'inverse, chez la femme, il était rapporté que la consommation de poulet plus de deux fois par semaine et/ou la consommation de pain quotidiennement étaient associées à une diminution de l'apparition des symptômes d'hyperactivité vésicale à un an (respectivement OR 0,64 [IC 95 % : 0,48-0,87] et OR 0,68 [IC 95 % : 0,55-0,86]) [26Dallosso H.M., McGrother C.W., Matthews R.J., Donaldson M.M.K.Leicestershire MRC Incontinence Study Group The association of diet and other lifestyle factors with overactive bladder and stress incontinence: a longitudinal study in women BJU Int 2003 ; 92 (1) : 69-77 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. En revanche, le risque était augmenté chez les femmes consommant plus de 568mL de lait par jour par comparaison à celles qui en consommaient moins de 140mL par jour (OR 1,41 [IC 95 % : 1,01-1,99]) [26Dallosso H.M., McGrother C.W., Matthews R.J., Donaldson M.M.K.Leicestershire MRC Incontinence Study Group The association of diet and other lifestyle factors with overactive bladder and stress incontinence: a longitudinal study in women BJU Int 2003 ; 92 (1) : 69-77 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références].
Plus récemment, il a été montré que le pH urinaire influait sur les symptômes d'hyperactivité vésicale. Ainsi, une alcalinisation des urines par régime permettait d'améliorer la symptomatologie [27Demirbas A., Sarici H., Kilinc M.F., Telli O., Ozgur B.C., Doluoglu O.G., et al. The relationship between acidic urinary pH and overactive bladder; alkalization of urine improves the symptoms of overactive bladder Urol Int 2015 ; 95 (2) : 223-226 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Il a également été rapporté qu'une supplémentation en vitamine D et l'éviction de jus de fruits acides et d'une alimentation salée épicée et acide permettraient d'améliorer l'hyperactivité vésicale [11Grinstein E., Gluck O., Digesu A., Deval B. Update on non-invasive treatment for female overactive bladder J Gynecol Obstet Hum Reprod 2020 ; 49 (3) : 101683
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Toutefois, tout cela ne repose que sur des données de faible niveau de preuve et il est donc difficile d'en tirer des conclusions avec certitude.
Le Tableau 1 résume les modifications comportementales et hygiénodiététiques dans le traitement de l'hyperactivité vésicale.
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La rééducation périnéo-sphinctérienne
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Les résultats de la rééducation périnéo-sphinctérienne dans le traitement du SCHV ont longtemps été controversés. Cela était principalement lié au faible niveau de preuve des études rapportées et au grand nombre de techniques proposées. De plus, presque toutes ces études ont été réalisées exclusivement chez la femme.
Le principe de la rééducation repose sur le renforcement musculaire périnéal, son contrôle et l'acquisition d'un réflexe périnéo-inhibiteur. Ainsi, le mécanisme d'action de la rééducation périnéo-sphinctérienne sur l'hyperactivité vésicale repose sur deux hypothèses. La première est qu'une contraction volontaire du plancher pelvien pendant les épisodes d'urgenturie aurait un effet inhibiteur sur les contractions détrusoriennes et ainsi sur le besoin urgent d'uriner. La seconde hypothèse est que le renforcement du plancher pelvien permettrait des modifications morphologiques permanentes qui stabiliseraient l'activité neurologique et la pression urétrale [28Bo K., Fernandes A.C.N.L., Duarte T.B., Brito L.G.O., Ferreira C.H.J. Is pelvic floor muscle training effective for symptoms of overactive bladder in women?. A systematic review Physiotherapy 2020 ; 106 : 65-76 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références].
Les techniques utilisées reposent principalement sur les techniques manuelles, électrostimulation et/ou biofeedback. Dix études prospectives contrôlées ont été sélectionnées. Elles sont présentées Tableau 2. Parmi ces différentes études, les protocoles variaient en termes de nombre de séances allant de 4 à 24, de la période de leur réalisation allant de 6 à 12 semaines, du nombre de contractions lentes par séance variant de 8 à 50, de contractions soutenues de 6 à 12 secondes, du nombre de contractions rapides de 10 à 40, de leur intensité allant de sous-maximale à maximale ou d'une association des deux et enfin, 8 études sur 10 incluaient la réalisation d'exercices à domicile. Enfin, l'évaluation a été majoritairement réalisée à la fin de la rééducation même si certaines femmes ont été suivies 1 ou 4 ans. De plus, l'absence de consensus concernant les modalités d'évaluation des résultats de la rééducation périnéo-sphinctérienne fait que les critères de jugement de ces différentes études restent très variables.
L'ensemble des études montre qu'elle est efficace permettant une amélioration ou une guérison jusque dans 76 % des cas [29Arruda R.M., Castro R.A., Sousa G.C., Sartori M.G.F., Baracat E.C., Girão M.J.B.C. Prospective randomized comparison of oxybutynin, functional electrostimulation, and pelvic floor training for treatment of detrusor overactivity in women Int Urogynecol J Pelvic Floor Dysfunct 2008 ; 19 (8) : 1055-1061 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. La rééducation doit être réalisée auprès d'un professionnel de santé car il a été montré que la rééducation seule était moins efficace [30Hay-Smith E.J.C., Herderschee R., Dumoulin C., Herbison G.P. Comparisons of approaches to pelvic floor muscle training for urinary incontinence in women Cochrane Database Syst Rev 2011 ; 12 : CD009508
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Les essais contrôlés ayant comparé la rééducation périnéo-sphinctérienne aux autres traitements de première intention de l'hyperactivité vésicale ont montré des résultats comparables que ce soit pour les mesures comportementales et hygiéno-diététiques, les traitements médicamenteux de type anticholinergique ou l'entraînement vésical. En revanche, il apparaît qu'en plus des techniques de renforcement musculaire, il est intéressant de proposer systématiquement du biofeedback et il a été montré qu'y adjoindre l'électrostimulation donnait des résultats supérieurs [30Hay-Smith E.J.C., Herderschee R., Dumoulin C., Herbison G.P. Comparisons of approaches to pelvic floor muscle training for urinary incontinence in women Cochrane Database Syst Rev 2011 ; 12 : CD009508
Cliquez ici pour aller à la section Références, 31Dumoulin C., Cacciari L.P., Hay-Smith E.J.C. Pelvic floor muscle training versus no treatment, or inactive control treatments, for urinary incontinence in women Cochrane Database Syst Rev 2018 ; 10 : CD005654
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Une des limites de ces études est toutefois la durée de suivi puisque, pour la majorité d'entre-elles, l'évaluation se faisait à trois mois. Toutefois, deux études ont eu un suivi plus long, respectivement de 1 et 4 ans et montraient le maintien des résultats. Il faut cependant souligner que dans l'étude ayant la durée de suivi la plus longue, près de 11 % des patientes avaient eu recours à nouveau à de la rééducation périnéo-sphinctérienne dans l'intervalle [32Azuri J., Kafri R., Ziv-Baran T., Stav K. Outcomes of different protocols of pelvic floor physical therapy and anti-cholinergics in women with wet over-active bladder: a 4-year follow-up Neurourol Urodyn 2017 ; 36 (3) : 755-758 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. D'une manière générale, même si aucune étude s'y est spécifiquement intéressée, il semble nécessaire que les patients poursuivent la rééducation à domicile après l'arrêt des séances auprès du professionnel de santé. En ce qui concerne l'adhérence des patientes, la littérature montre qu'elle est de 70 à 85 % et que la satisfaction des patientes est élevée [33Kim H., Yoshida H., Suzuki T. The effects of multidimensional exercise treatment on community-dwelling elderly Japanese women with stress, urge, and mixed urinary incontinence: a randomized controlled trial Int J Nurs Stud 2011 ; 48 (10) : 1165-1172 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 34Alves F.K., Riccetto C., Adami D.B.V., Marques J., Pereira L.C., Palma P., et al. A pelvic floor muscle training program in postmenopausal women: a randomized controlled trial Maturitas 2015 ; 81 (2) : 300-305 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Récemment, il a été montré que l'utilisation de bandes Kinésio® en association à la rééducation périnéo-sphinctérienne serait plus efficace que la rééducation seule [35Toprak Celenay S., Korkut Z., Oskay K., Aydin A. The effects of pelvic floor muscle training combined with Kinesio taping on bladder symptoms, pelvic floor muscle strength, and quality of life in women with overactive bladder syndrome: a randomized sham-controlled trial Physiother Theory Pract 2020 ; 1-10(sous presse). [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références].
Au total, la rééducation périnéo-sphinctérienne est efficace dans le traitement de l'hyperactivité vésicale, a fortiori si elle est associée à des techniques d'électrostimulation et malgré le fait de l'absence de standardisation des techniques. Elle devrait donc être systématiquement proposée, probablement en association avec des mesures comportementales et hygiénodiététiques.
La déprivation estrogénique favorise la survenue d'un SCHV, ce qui explique entre autre l'augmentation de sa prévalence après la ménopause.
L'estrogénothérapie peut être administrée par deux voies différentes : la voie systémique ou la voie vaginale.
En ce qui concerne la voie systémique, son intérêt dans le traitement des symptômes du bas appareil urinaire est controversé et son effet probablement limité voire délétère. Ainsi les deux études WHI (Women's Health Initiatives) qui ont inclus 27 347 femmes ménopausées âgées de 50 à 79 ans ont rapporté une augmentation de l'incontinence urinaire dans le groupe des femmes traitées [36Manson J.E., Chlebowski R.T., Stefanick M.L., Aragaki A.K., Rossouw J.E., Prentice R.L., et al. Menopausal hormone therapy and health outcomes during the intervention and extended poststopping phases of the Women's Health Initiative randomized trials JAMA 2013 ; 310 (13) : 1353-1368 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Toutefois, dans une méta-analyse datant de 2004, Cardozo rapportait que l'hormonothérapie systémique pouvait améliorer les épisodes d'incontinence urinaire et retarder la sensation de premier besoin d'uriner. Parallèlement, elle rapportait une aggravation de la nycturie [37Cardozo L., Lose G., McClish D., Versi E. A systematic review of the effects of estrogens for symptoms suggestive of overactive bladder Acta Obstet Gynecol Scand 2004 ; 83 (10) : 892-897 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Ces différences peuvent s'expliquer par la nature des estrogènes utilisés qui étaient majoritairement dans les études Nord-américaines des estrogènes d'origine équins. Quoi qu'il en soit, il n'y a pas d'indication, aujourd'hui, à proposer une hormonothérapie systémique chez une femme ménopausée ayant un SCHV.
À l'inverse, il en est tout différemment pour l'estrogénothérapie locale. Bien qu'aucun traitement n'ait aujourd'hui l'autorisation de mise sur le marché dans cette indication, un avis d'expert a été publié en 2017 confirmant que ce traitement pouvait apporter une amélioration, en particulier dans l'incontinence urinaire par urgenturie. Les essais contrôlés, tous anciens, ayant comparé l'estrogénothérapie locale à un placebo ou deux formes différentes d'administration vaginale (Tableau 3), ont montré l'amélioration d'un ou de plusieurs symptômes du SCHV. Dans la méta-analyse publiée en 2004, Cardozo rapportait que l'estrogénothérapie locale permettait une amélioration de l'ensemble des symptômes le constituant [37Cardozo L., Lose G., McClish D., Versi E. A systematic review of the effects of estrogens for symptoms suggestive of overactive bladder Acta Obstet Gynecol Scand 2004 ; 83 (10) : 892-897 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Cela a depuis été confirmé par une revue Cochrane publiée en 2012 [38Cody J.D., Jacobs M.L., Richardson K., Moehrer B., Hextall A. Oestrogen therapy for urinary incontinence in post-menopausal women Cochrane Database Syst Rev 2012 ; 10 : CD001405
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Un des avantages de la voie vaginale est la très faible voire l'absence d'absorption systémique. Ainsi, l'avis d'expert a indiqué qu'il n'y avait pas de sur-risque de survenue de récidive d'un cancer hormono-dépendant (sein, endomètre) sous traitement estrogénique local permettant donc de le proposer aux patientes symptomatiques et désireuses d'un tel traitement [39Tamarelle B., Charvier K., Badet L., Terrier J.-E., Grise P., Mellier G., et al. Avis d'experts sur les modalités et limites de prescription des estrogènes locaux dans l'incontinence urinaire chez la femme Prog Urol 2017 ; 27 (11) : 585-593 [inter-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Une des limites parfois à l'utilisation de l'hormonothérapie locale est sa tolérance chez les femmes ayant une atrophie vulvo-vaginale sévère. Dans ce cas, les experts ont proposé d'y associer, soit avant, soit au moment de l'initiation du traitement, un gel d'acide hyaluronique qui, certes, n'a jamais montré d'efficacité sur les symptômes d'hyperactivité vésicale mais permet de favoriser une meilleure tolérance au traitement estrogénique local [39Tamarelle B., Charvier K., Badet L., Terrier J.-E., Grise P., Mellier G., et al. Avis d'experts sur les modalités et limites de prescription des estrogènes locaux dans l'incontinence urinaire chez la femme Prog Urol 2017 ; 27 (11) : 585-593 [inter-ref]
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Récemment, il a été rapporté que l'ospémifène, un modulateur sélectif des récepteurs aux estrogènes (SERM), dans une étude sur 105 femmes ménopausées, permettait de réduire le nombre moyen de mictions par 24h, d'épisodes d'urgenturie, de nycturie et d'incontinence urinaire. De même, les questionnaires OAB-Q et OAB-QH HRQL, étaient significativement améliorés [40Schiavi M.C., Sciuga V., Giannini A., Vena F., D'oria O., Prata G., et al. Overactive bladder syndrome treatment with ospemifene in menopausal patients with vulvovaginal atrophy: improvement of sexuality? Gynecol Endocrinol 2018 ; 34 (8) : 666-669 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. L'utilisation de tels SERM pourrait dans l'avenir se développer tout en diminuant encore plus les faibles risques d'effets indésirables systémiques.
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Les traitements médicamenteux
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Deux classes de médicaments sont actuellement disponibles en France : les anticholinergiques et les ß3-mimétiques.
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Les anticholinergiques antimuscariniques |
Sur les sept molécules disponibles dans le monde, cinq ont une autorisation de mise sur le marché en France et quatre sont toujours commercialisées (oxybutinine, chlorure de tropium, solifénacine et fésotérodine), auxquelles est habituellement associé le flavoxate bien qu'il soit dépourvu d'une action anticholinergique aux doses thérapeutiques. De ce fait, nous nous limiterons ici aux quatre anticholinergiques antimuscariniques. Bien que regroupés dans une même classe thérapeutique, ils ont des profils pharmacologiques très différents avec pour conséquence des effets secondaires potentiels et des fréquences et modalités d'administration spécifiques (Tableau 4).
Pendant longtemps, leur mécanisme d'action supposé était un blocage compétitif des récepteurs cholinergiques au niveau du détrusor. En réalité, plus récemment, il a été montré qu'ils agissaient principalement comme modulateur des messages afférents en bloquant les récepteurs cholinergiques des fibres nerveuses sensibles à l'acétylcholine produite par l'urothélium [41Andersson K.-E. Antimuscarinic mechanisms and the overactive detrusor: an update Eur Urol 2011 ; 59 (3) : 377-386 [cross-ref]
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Tous les anticholinergiques ont prouvé leur efficacité clinique par rapport au placebo [42Moyson J., Legrand F., Vanden Bossche M., Quackels T., Roumeguère T. [Efficacy and safety of available therapies in the management of idiopathic overactive bladder: a systematic review of the literature] Prog Urol 2017 ; 27 (4) : 203-228 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 43Chapple C.R., Khullar V., Gabriel Z., Muston D., Bitoun C.E., Weinstein D. The effects of antimuscarinic treatments in overactive bladder: an update of a systematic review and meta-analysis Eur Urol 2008 ; 54 (3) : 543-562 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 44Buser N., Ivic S., Kessler T.M., Kessels A.G.H., Bachmann L.M. Efficacy and adverse events of antimuscarinics for treating overactive bladder: network meta-analyses Eur Urol 2012 ; 62 (6) : 1040-1060 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 45Cornu J.N., Haab F. Traitements pharmacologiques de l'hyperactivité vésicale idiopathique : revue de la littérature Prog Urol 2013 ; 23 (4) : 227-236 [inter-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 46Herbison P., McKenzie J.E. Which anticholinergic is best for people with overactive bladders? A network meta-analysis Neurourol Urodyn 2019 ; 38 (2) : 525-534 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Il faut toutefois souligner que les critères de jugement de ces études étaient le plus souvent le nombre de mictions par 24h ainsi que le nombre d'épisodes d'incontinence urinaire par urgenturie. Cela constitue une limite dans la mesure où le primum movens de l'hyperactivité vésicale est l'urgenturie. Cependant, l'impression de guérison chez les patients traités était supérieure au groupe placebo (respectivement 56 % versus 41 %) [47Nabi G., Cody J.D., Ellis G., Herbison P., Hay-Smith J. Anticholinergic drugs versus placebo for overactive bladder syndrome in adults Cochrane Database Syst Rev 2006 ; 4 : CD003781
Cliquez ici pour aller à la section Références]. La Figure 1 présente les résultats des différentes molécules disponibles en France pour chaque symptôme pouvant constituer le SCHV et selon leur dosage. Globalement, l'amélioration porte sur le nombre d'épisodes d'incontinence par jour (moins 2,25 fuites par urgenturie par jour), le nombre d'épisodes d'urgenturie (moins 0,9 épisodes par jour), le nombre de mictions et le volume moyen par miction (moins 1,59 mictions par jour) et le nombre de mictions par nuit (moins 0,24 par nuit) [48Caremel R., Cornu J.-N., Kerdraon J., Castel-Lacanal E., Bastide C., Bruyere F., et al. Les médicaments de la vessie Prog Urol 2013 ; 23 (15) : 1271-1286 [inter-ref]
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Figure 1.
Efficacité des molécules commercialisées en France sur les symptômes de l'hyperactivité vésicale comparée au placebo. Vert : significativement meilleur que le placebo ; rouge : non significativement meilleur que le placebo ; gris : données non disponibles.
La plupart des études contrôlées portant sur les traitements anticholinergiques ont un suivi limité à trois mois. Les essais cliniques à plus long terme (12 ou 24 mois) étaient réalisés le plus souvent en ouvert. L'efficacité modeste de ces traitements et leurs effets secondaires font que le taux d'arrêt de traitement est élevé avec seulement 36 % des patients qui poursuivent le traitement à un an [48Caremel R., Cornu J.-N., Kerdraon J., Castel-Lacanal E., Bastide C., Bruyere F., et al. Les médicaments de la vessie Prog Urol 2013 ; 23 (15) : 1271-1286 [inter-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. La plupart des méta-analyses rapportées souligne un effet modeste de ces traitements même si la satisfaction des patients était plutôt élevée [42Moyson J., Legrand F., Vanden Bossche M., Quackels T., Roumeguère T. [Efficacy and safety of available therapies in the management of idiopathic overactive bladder: a systematic review of the literature] Prog Urol 2017 ; 27 (4) : 203-228 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 44Buser N., Ivic S., Kessler T.M., Kessels A.G.H., Bachmann L.M. Efficacy and adverse events of antimuscarinics for treating overactive bladder: network meta-analyses Eur Urol 2012 ; 62 (6) : 1040-1060 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Malheureusement, très peu d'études ont comparé l'efficacité de deux anticholinergiques, deux dosages ou deux formulations entre elles. Les principales données comparatives aujourd'hui disponibles reposent sur des méta-analyses en réseau. Ces dernières, comme les quelques études frontales, n'ont pas montré qu'un anticholinergique était plus efficace qu'un autre. En revanche, l'efficacité pouvait varier en fonction du type de symptôme évalué (Figure 1) [44Buser N., Ivic S., Kessler T.M., Kessels A.G.H., Bachmann L.M. Efficacy and adverse events of antimuscarinics for treating overactive bladder: network meta-analyses Eur Urol 2012 ; 62 (6) : 1040-1060 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 45Cornu J.N., Haab F. Traitements pharmacologiques de l'hyperactivité vésicale idiopathique : revue de la littérature Prog Urol 2013 ; 23 (4) : 227-236 [inter-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 46Herbison P., McKenzie J.E. Which anticholinergic is best for people with overactive bladders? A network meta-analysis Neurourol Urodyn 2019 ; 38 (2) : 525-534 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références].
Une des principales limites classiquement rapportée concernant l'utilisation des antimuscariniques est leur tolérance avec notamment un risque de sècheresse buccale, de constipation et d'altération des fonctions cognitives en particulier chez le sujet âgé. Le profil de tolérance des molécules disponible est très variable et dépend de leurs propriétés pharmacologiques. Ainsi, l'oxybutinine est l'anticholinergique le moins bien toléré alors que la solifénacine, la fésotérodine, du fait de leur « uro-sélectivité » et le chlorure de trospium, du fait de son non franchissement de la barrière hémato-méningée, sont des traitements mieux tolérés [44Buser N., Ivic S., Kessler T.M., Kessels A.G.H., Bachmann L.M. Efficacy and adverse events of antimuscarinics for treating overactive bladder: network meta-analyses Eur Urol 2012 ; 62 (6) : 1040-1060 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Plusieurs études ont essayé de déterminer quel était l'anticholinergique le plus adapté au traitement des patients notamment en évaluant leur balance bénéfice/tolérance mais également leur modalité et fréquence d'administration. Il en ressort que les traitements les plus adaptés seraient les traitements à prise unique quotidienne et avec possibilité d'escalade de doses comme c'est le cas pour la solifénacine et la fésotérodine. Le chlorure de trospium est aujourd'hui limité du fait de la nécessité d'une double prise quotidienne, de l'impossibilité d'envisager une escalade de doses et du fait qu'il doit être pris en dehors des repas [49Chapple C.R., Mironska E., Wagg A., Milsom I., Diaz D.C., Koelbl H., et al. Multicriteria decision analysis applied to the clinical use of pharmacotherapy for overactive bladder symptom complex Eur Urol Focus 2020 ; 6 (3) : 522-530 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Cependant, une forme en prise unique devrait prochainement être disponible en France [50Harnett M.D., Shipley J., MacLean L., Schwiderski U., Sandage B.W. Study of the population pharmacokinetic characteristics of once-daily trospium chloride 60mg extended-release capsules in patients with overactive bladder and in healthy subjects Clin Drug Investig 2013 ; 33 (2) : 133-141 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références].
Le risque rapporté d'altération des fonctions cognitives chez les patients sous anticholinergiques fait que ce traitement devrait être utilisé avec précaution chez les patients ayant déjà des troubles, chez le sujet âgé ou chez les patients déjà traités par d'autres anticholinergiques [51Pierce H., Thomas D., Asfaw T., Chughtai B. Anticholinergic burden in the elderly population: an emerging concern Eur Urol 2019 ; 76 (1) : 7-8 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 52Kerdraon J., Robain G., Jeandel C., Mongiat Artus P., Gamé X., Fatton B., et al. Traitement anticholinergique de l'hyperactivité vésicale de la personne âgée et ses impacts sur la cognition. Revue de la littérature Prog Urol 2014 ; 24 (11) : 672-681 [inter-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Dans cette dernière situation, a été développée la notion de charge cholinergique avec un certain nombre d'échelles permettant de déterminer son niveau (ACB : Anticholinergic Cognitive Burden ; ADS : Anticholinergic Drug Scale ; ARS ; Anticholinergic Risk Scale, critères de Beers). Toutefois, toutes n'incluent pas les mêmes antimuscariniques signant un risque incertain pour certains (Tableau 5). De même, l'impact du traitement anticholinergique à visée urinaire sur une décompensation des fonctions cognitives chez le sujet âgé ou chez un patient prenant d'autres anticholinergiques ne semble pas si clair et le risque pourrait être moindre que pour d'autres traitements, à visée cardiovasculaire notamment [53Khastgir J. Antimuscarinic drug therapy for overactive bladder syndrome in the elderly — Are the concerns justified? Expert Opin Pharmacother 2019 ; 20 (7) : 813-820 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Quoiqu'il en soit, dans ces populations, il convient de privilégier des anticholinergiques uro-sélectifs ou ne franchissant pas la barrière hémato-méningée. Chez le sujet âgé, la classification LUTS-FORTA a classé la fésotérodine en niveau B (bénéfique) pour le traitement de l'hyperactivité vésicale chez le sujet de plus de 65 ans. Les autres anticholinergiques étaient de niveau C (avec précaution). Cette classification était basée à la fois sur une méta-analyse à partir des données publiées dans la population concernée et un consensus d'experts par DELPHI [54Oelke M., Becher K., Castro-Diaz D., Chartier-Kastler E., Kirby M., Wagg A., et al. Appropriateness of oral drugs for long-term treatment of lower urinary tract symptoms in older persons: results of a systematic literature review and international consensus validation process (LUTS-FORTA 2014) Age Ageing 2015 ; 44 (5) : 745-755 [cross-ref]
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Pendant longtemps les anticholinergiques ont été contre-indiqués chez l'homme avec une suspicion d'hyperplasie bénigne de la prostate. Cette contre-indication a depuis été retirée et ces traitements sont recommandés chez les hommes ayant un SCHV associé à une hyperplasie bénigne de la prostate. Toutefois, en cas de dysurie, il est nécessaire qu'un traitement alpha bloquant soit débuté au moins un mois avant l'association des traitements [7Gratzke C., Bachmann A., Descazeaud A., Drake M.J., Madersbacher S., Mamoulakis C., et al. EAU guidelines on the assessment of non-neurogenic male lower urinary tract symptoms including benign prostatic obstruction Eur Urol 2015 ; 67 (6) : 1099-1109 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références] et en l'absence d'obstruction sous-vésicale sévère (résidu post-mictionnel supérieur à 200mL ou débit maximum inférieur à 10mL/s) [8Descazeaud A., Robert G., Delongchamps N.B., Cornu J.-N., Saussine C., Haillot O., et al. Bilan initial, suivi et traitement des troubles mictionnels en rapport avec hyperplasie bénigne deprostate : recommandations du CTMH de l'AFU Prog Urol 2012 ; 22 (16) : 977-988 [inter-ref]
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D'une manière générale, il n'existe pas de facteur prédictif de réponse au traitement anticholinergique. Ainsi, la notion d'une association avec une hyperactivité du détrusor, la sévérité de la symptomatologie et notamment de l'urgenturie, l'association à une incontinence urinaire par urgenturie n'étaient pas liées à la réponse thérapeutique. De même, aucun biomarqueur n'a été établi du fait de résultats très controversés en particulier en ce qui concerne le NGF, le BdNF et plus récemment l'acétylcholine urinaire ou les marqueurs de l'inflammation [55Sheyn D., Hijaz A.K., Hazlett F.E., El-Nashar S., Mangel J.M., Li X., et al. Evaluation of choline and acetylcholine levels in responders and nonresponders to anticholinergic therapy for overactive bladder syndrome Female Pelvic Med Reconstr Surg 2019 ;
Cliquez ici pour aller à la section Références, 56Siddiqui N.Y., Helfand B.T., Andreev V.P., Kowalski J.T., Bradley M.S., Lai H.H., et al. Biomarkers implicated in lower urinary tract symptoms: systematic review and pathway analyses J Urol 2019 ; 202 (5) : 880-889 [cross-ref]
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La durée de traitement est également mal connue. Bien que certains auteurs considèrent qu'il s'agit d'un traitement purement symptomatique, d'autres ont rapporté une guérison de l'hyperactivité vésicale après trois mois de traitement et un risque de rechute à deux ans de l'ordre de 55 %. Malheureusement, il n'existe pas, là encore, de facteur pronostique de guérison clairement établi [57Hsiao S.-M., Chang T.-C., Chen C.-H., Wu W.-Y., Lin H.-H. Frequent nocturia episodes, a suboptimal response to treatment, and small bladder capacity predict the need for persistent antimuscarinic therapy or re-treatment after discontinuation of antimuscarinics in female overactive bladder Menopause N Y N 2017 ; 24 (1) : 100-104 [cross-ref]
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Aujourd'hui, un seul bêta-3-agoniste est disponible sur le marché en France : le mirabégron. Parallèlement, il est à noter qu'une autre molécule de la même classe est en cours de développement : le vibégron [58Staskin D., Frankel J., Varano S., Shortino D., Jankowich R., Mudd P.N. International phase III, randomized, double-blind, placebo and active controlled study to evaluate the safety and efficacy of vibegron in patients with symptoms of overactive bladder: EMPOWUR J Urol 2020 ; [101097JU0000000000000807].
Cliquez ici pour aller à la section Références].
Ces traitements agissent par inhibition de la voie afférente lors de la phase de remplissage vésical. En revanche, ils n'ont aucun effet sur la voie efférente. Le mirabégron a montré son efficacité par rapport au placebo avec notamment une réduction du nombre de fuite urinaire de 0,55 par jour, du nombre de mictions de 0,4 par jour, une réduction du nombre de fuites par urgenturie de 0,4 par jour, une réduction du nombre d'épisodes d'urgenturie de 0,64 par jour et une meilleure satisfaction vis-à-vis du traitement avec 0,66 de mieux sur une échelle analogique allant de 0 à 10 [48Caremel R., Cornu J.-N., Kerdraon J., Castel-Lacanal E., Bastide C., Bruyere F., et al. Les médicaments de la vessie Prog Urol 2013 ; 23 (15) : 1271-1286 [inter-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Là encore, l'efficacité thérapeutique a été évaluée à 12 semaines et il existe très peu de données pour un suivi à un an.
Quelques études ont comparé le mirabégron au traitement anticholinergique en particulier à la solifénacine 5mg ou à la toltérodine et n'ont pas montré de différence entre les deux thérapeutiques en termes d'efficacité [59Kelleher C., Hakimi Z., Zur R., Siddiqui E., Maman K., Aballéa S., et al. Efficacy and tolerability of mirabegron compared with antimuscarinic monotherapy or combination therapies for overactive bladder: a systematic review and network meta-analysis Eur Urol 2018 ; 74 (3) : 324-333 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. En revanche, le profil de tolérance est différent avec l'absence de sécheresse buccale mais un risque d'augmentation de la pression artérielle, de constipation et de modification du rythme cardiaque. Dans la mesure où ce traitement n'a pas d'effet sur la contractilité vésicale, il peut être facilement prescrit chez les hommes ayant une hyperplasie bénigne de la prostate. De même, du fait de l'absence d'effet sur les fonctions supérieures, il peut être envisagé chez les patients à risque d'altération des fonctions cognitives [60Griebling T.L., Campbell N.L., Mangel J., Staskin D., Herschorn S., Elsouda D., et al. Effect of mirabegron on cognitive function in elderly patients with overactive bladder: MoCA results from a phase 4 randomized, placebo-controlled study (PILLAR) BMC Geriatr 2020 ; 20 (1) : 109
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Toutefois, les effets à long terme sur les fonctions cardiaques et cognitives ne sont pas connues [61Marcelissen T.A.T., Van Koeveringe G.A. Mirabegron versus antimuscarinics in the treatment of overactive bladder: the final answer? Eur Urol 2018 ; 74 (3) : 334-335 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références].
Alors qu'initialement, du fait de son profil de tolérance, il avait été évoqué que le taux d'arrêt du traitement serait faible et en tout cas inférieur à celui des anticholinergiques, la réalité est plus contrastée avec des études montrant des taux d'arrêt comparables à un an [62Shin J.H., Choo M.-S. Effectiveness and persistence of mirabegron as a first-line treatment in patients with overactive bladder in real-life practice Low Urin Tract Symptoms 2019 ; 11 (3) : 151-157 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Cela peut s'expliquer par l'absence de différence en termes d'efficacité et d'autre part dans certains pays, l'absence de remboursement. Aujourd'hui, il n'existe aucun critère permettant de préférer l'utilisation d'un anticholinergique ou d'un bêta-3-agoniste pour un patient donné [5Ghijselings L., Hervé F., Van der Aa F., De Wachter S., Pauwaert K., Haddad R., et al. Development of a flowchart reflecting the current attitude and approach towards idiopathic overactive bladder treatment in Belgium: a Delphi study Neurourol Urodyn 2020 ; (sous presse).
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Les seuls critères qui pourraient éventuellement être envisagés sont ceux du risque de survenue d'effets indésirables dans telle ou telle population. Toutefois, lorsqu'on se réfère aux classifications et données publiées dans la population âgée par exemple, le mirabégron a été classé LUTS-FORTA C alors que la fésoterodine a été classée LUTS-FORTA B [54Oelke M., Becher K., Castro-Diaz D., Chartier-Kastler E., Kirby M., Wagg A., et al. Appropriateness of oral drugs for long-term treatment of lower urinary tract symptoms in older persons: results of a systematic literature review and international consensus validation process (LUTS-FORTA 2014) Age Ageing 2015 ; 44 (5) : 745-755 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Cela est principalement lié au fait que l'effet de la fésotérodine chez les patients de plus de 65 ans, voire de plus de 75 ans, a été très bien documenté sans qu'aucune majoration du risque de complications n'ait été montrée. Très récemment, un modèle d'analyse décisionnelle multicritères qui inclue à la fois une méta-analyse et l'avis d'experts a conclu que la fésotérodine utilisée selon un schéma posologique flexible (escalade de doses) et l'association de la solifénacine au mirabégron étaient les meilleures options en termes d'avantages et/ou de sécurité par rapport à tous les autres médicaments disponibles contre l'hyperactivité vésicale [49Chapple C.R., Mironska E., Wagg A., Milsom I., Diaz D.C., Koelbl H., et al. Multicriteria decision analysis applied to the clinical use of pharmacotherapy for overactive bladder symptom complex Eur Urol Focus 2020 ; 6 (3) : 522-530 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références].
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Les associations médicamenteuses |
Deux types d'association médicamenteuse ont été étudiés dans le traitement de l'hyperactivité vésicale à savoir l'association d'un anticholinergique à une hormonothérapie locale et l'association d'un anticholinergique et du mirabégron.
L'association d'un traitement anticholinergique avec une hormonothérapie locale peut être proposée chez la femme ménopausée en particulier en cas de syndrome génito-urinaire de la ménopause. Toutefois, l'intérêt de l'association thérapeutique n'est pas clairement prouvé avec des résultats qui divergent en fonction des études rapportées [63Rahn D.D., Ward R.M., Sanses T.V., Carberry C., Mamik M.M., Meriwether K.V., et al. Vaginal estrogen use in postmenopausal women with pelvic floor disorders: systematic review and practice guidelines Int Urogynecol J 2015 ; 26 (1) : 3-13 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 64Chughtai B., Forde J.C., Buck J., Asfaw T., Lee R., Te A.E., et al. The concomitant use of fesoterodine and topical vaginal estrogen in the management of overactive bladder and sexual dysfunction in postmenopausal women Post Reprod Health 2016 ; 22 (1) : 34-40 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références]. Une des limites également est qu'aucune étude n'a comparé l'association à une hormonothérapie locale isolée.
L'association anticholinergique et bêta-3-agonistes est aujourd'hui très bien documentée. L'ensemble des études a étudié l'association de solifénacine et mirabégron. Elles montrent que cette association est supérieure à la monothérapie (Tableau 6). Cela a d'ailleurs été confirmé dans une méta-analyse en réseau publiée en 2018. Cette méta-analyse a également montré que les patients ayant été préalablement traités par anticholinergique avec une efficacité limitée étaient ceux qui bénéficiaient le plus de l'association. Sur le plan de la tolérance, cette dernière n'est pas associée à une augmentation des effets secondaires mais uniquement de l'adjonction des effets secondaires potentiels des deux traitements [59Kelleher C., Hakimi Z., Zur R., Siddiqui E., Maman K., Aballéa S., et al. Efficacy and tolerability of mirabegron compared with antimuscarinic monotherapy or combination therapies for overactive bladder: a systematic review and network meta-analysis Eur Urol 2018 ; 74 (3) : 324-333 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références].
Les résultats de l'efficacité de l'association font qu'aujourd'hui elle fait partie de l'algorithme de traitement de l'hyperactivité vésicale chez les patients en échec d'une monothérapie médicamenteuse [1Lightner D.J., Gomelsky A., Souter L., Vasavada S.P. Diagnosis and treatment of overactive bladder (non-neurogenic) in adults: AUA/SUFU guideline amendment 2019 J Urol 2019 ; 202 (3) : 558-563 [cross-ref]
Cliquez ici pour aller à la section Références, 5Ghijselings L., Hervé F., Van der Aa F., De Wachter S., Pauwaert K., Haddad R., et al. Development of a flowchart reflecting the current attitude and approach towards idiopathic overactive bladder treatment in Belgium: a Delphi study Neurourol Urodyn 2020 ; (sous presse).
Cliquez ici pour aller à la section Références].
Les traitements de première ligne du SCHV sont nombreux. En dehors de certaines règles hygiénodiététiques, leur efficacité a été montrée par des études prospectives contrôlées. Ils peuvent être proposés isolément ou en association.
En revanche, il n'y a pas à ce jour d'éléments nous indiquant quel est le meilleur traitement à proposer en première intention à un patient donné.
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Déclaration de liens d'intérêts
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X.G. : Pierre Fabre Médicament, Allergan, Medtronic, Mylan.
V.P. : Pierre Fabre Médicament, Allergan, Medtronic.