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Télémédecine : les solutions pour le suivi des patients

La télémédecine ou e-santé ouvre de nouvelles possibilités dans la prise en charge des patients. Outre l’aide au diagnostic, les solutions numériques de santé permettent de déployer un ensemble de pratiques pour améliorer la coordination des soignants et les modalités de le suivi. Le Pr Alain Ruffion, administrateur de l’AFU prend l’exemple des outils mis en place aux Hospices Civils de Lyon (HCL).

Dossier patient informatisé : MyHCL et Easily

« MyHCL est un service en ligne gratuit et sécurisé proposé aux patients des HCL pour faciliter leur suivi médical et leurs formalités administratives ». En concertation avec les praticiens, la direction du système d’information et de l’informatique des HCL a mis en place le portail MyHCL. Grâce à une connexion Internet sécurisée, MyHCL permet aux patients de préparer leur hospitalisation, d’accompagner et de sécuriser le retour à leur domicile. Les parcours de soins sont intégrés et les patients peuvent alimenter un télésuivi. En plus d’être un élément structurant fort, MyHCL met le patient au cœur de sa prise en charge et favorise le lien entre l’hôpital et la médecine de ville. Ainsi le patient peut recevoir dans son espace personnel MyHCL des rappels en cas de rendez-vous à prendre, des démarches à effectuer ou des formulaires à remplir. Il peut transmettre aux soignants de l’unité de soins, ses symptômes, ses résultats d’examen, des questions ou des photos utiles dans le cadre de votre suivi. 
Côté soignants, cette solution numérique permet de quantifier et de valoriser le temps médical. « Intégrée à la suite logicielle « Easily » (utilisée par les professionnels de santé du CHU), MyHCL est une solution centrée sur le patient et destinée à gagner du temps et du confort dans la prise en charge médicale », explique le Pr Ruffion. Véritable dossier patient informatisé (DPI) Easily, peut par exemple, offrir un chemin clinique au patient dont les étapes sont clairement décrites. « Lorsqu’un patient vient pour une intervention, il est en possession d’une suite de rendez-vous fixés avec les dates de consultation, les rendez-vous pré et post opératoires, les dates de consultation de résultats et la première évaluation fonctionnelle. Ainsi, le suivi de l’histoire du patient est intégralement tracé. Nous pouvons, selon les recommandations sur le Plan Personnalisé de Soins projeter le suivi jusqu’à 10 ans », précise le Pr Alain Ruffion. « Nous travaillons à implémenter des informations complémentaires comme la feuille d’information de l’AFU consultable par le patient, une fiche de recommandations de l’AFU destinée au médecin généraliste et enrichir graduellement l’ensemble du dossier ».

Réhabilitation améliorée après chirurgie pour une prise en charge optimale du patient chirurgical

Le pilier de la réhabilitation améliorée après chirurgie (RAC) est de disposer d’un outil d’évaluation et d’un espace d’échange précis avec le patient. La RAC permet une prise en charge multidisciplinaire et standardisée. Elle permet de diminuer significativement les complications postopératoires, avec pour conséquence une diminution de la durée d’hospitalisation et des coûts de la santé. Le patient est rendu plus vite autonome, ce qui diminue la charge de travail des équipes de soins et permet une sortie plus rapide de l’hôpital sans occasionner de surcharge du secteur ambulatoire. Une prise en charge RAC peut être appliquée à tous les patients, en adaptant individuellement certains de ces éléments. Le médecin traitant joue un rôle essentiel dans cette prise en charge en assurant la continuité de l’information et du suivi du patient. « Le patient mieux informé dispose d’un réseau de suivi avec lequel communiquer. Dès lors, nous constatons une diminution des complications postopératoires, associée à une réduction de la durée d’hospitalisation. Les séjours sont plus courts, voire ambulatoires », précise le Pr Ruffion.
De plus, dans le cas d’une prise en charge RAC, l’investissement en temps des personnels soignants est réduit grâce à la plus grande autonomie du patient. « Nous observons une diminution du temps moyen de soins par jour, et cela permet aux soignants de se concentrer sur les patients qui en ont le plus besoin. C’est une démarche efficace en ce qui concerne la réduction des complications, mais également financièrement pour l’assurance maladie, même si elle n’est pas aujourd’hui valorisée de façon claire », ajoute le Pr Ruffion.

L’audit des pratiques, méthode d’évaluation des pratiques professionnelles

À partir de la solution numérique de santé, les personnels soignants peuvent consulter la synthèse des opérations et modifier ou ajouter une étape au parcours de soin afin qu’il soit plus lisible pour le patient. En fonction des résultats d’une première évaluation des pratiques, les professionnels mettent en place des actions d’amélioration de la qualité des soins. L’impact de ces actions est évalué par une nouvelle mesure des écarts entre la pratique réelle observée et la pratique attendue ou recommandée selon les mêmes critères d’évaluation. « Cela permet de standardiser la pratique, de sécuriser le parcours, et d’effectuer le suivi. De plus, le traitement des audits des pratiques permettra à terme de disposer des résultats des équipes, comme c’est le cas au Royaume-Uni par exemple. Cela permet à chaque équipe de comparer ses pratiques à l’ensemble et d’évaluer ses progrès. C’est une véritable démarche d’intelligence collective et d’optimisation des parcours », ajoute le Pr Alain Ruffion.

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