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Envisager un traitement local dans le cancer de la prostate métastatique ?

Le cancer de la prostate métastatique est au cœur de toutes les discussions en congrès, notamment concernant les différents traitements disponibles (hormonothérapies, immunothérapies…). C’est également le cas de la prise en charge « locale » de ce cancer métastatique, c’est-à-dire le traitement de la source du cancer : soit par radiothérapie, soit par chirurgie de retrait de la prostate. Le point avec le Dr Jean-Baptiste Beauval, urologue à Toulouse, et membre du comité de cancérologie de l’AFU.

Le cancer de la prostate métastatique (cellules cancéreuses situées en dehors de la prostate) répond à des traitements dits « systémiques », c’est-à-dire à des traitements hormonaux (hormonothérapie), ou des chimiothérapies. Les traitements de la tumeur primitive ne font pas partie des recommandations pour les prises en charge des patients. Cependant, certaines études de grande envergure sont en train de faire changer les mentalités, et peuvent être apportés de nouveaux arguments dans le traitement de ce cancer au stade plus avancé. 

Les faits

« La chirurgie dite « cytoréductrice » (chirurgie visant à retirer l’organe dont vient la tumeur primitive chez des patients avec un cancer déjà métastatique), a de nombreuses fois prouvé son efficacité, notamment dans les cancers du côlon, de l’ovaire, ou bien même du sein. Alors pourquoi ne pas envisager ce traitement chez les patients avec un cancer de la prostate ? Cela permettrait une amélioration des symptômes locaux, comme la douleur, la compression des organes voisins, et les signes urinaires, tout cela améliorant la qualité de vie des patients » explique le Dr Jean-Baptiste Beauval. « Il existe également des théories sur l’auto-encensement (les cellules métastatiques reviendraient au niveau de la tumeur locale, créant une boucle de multiplication des cellules), et l’arrêt de cette boucle éviterait ainsi une progression de la maladie ». 

Les résultats de la chirurgie et de la radiothérapie 

La plupart des études sur la chirurgie de réduction ont montré un bénéfice sur la survie globale des patients, cependant ces études n’ont pas une « force » scientifique suffisante pour rentrer dans les recommandations des urologues. Des études sur une petite population ont également montré une meilleure survie globale (91 vs 79 mois) pour les patients opérés, sans pour autant augmenter les complications. Des traitements par voie endoscopique (résection de la prostate par les voies naturelles), associés à un traitement hormonal visant à bloquer la testostérone, ont également permis une augmentation de la survie globale. 
La radiothérapie a elle permis d’obtenir une amélioration pour les patients ayant un faible volume de la tumeur primitive, lorsqu’elle était associée à un traitement systémique. 

Des essais cliniques sont en cours, et permettront – espérons-le – de répondre à cette question thérapeutique essentielle pour les patients et les urologues !
 

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