Éjaculation prématurée : comment améliorer les symptômes
L’éjaculation prématurée est la dysfonction la plus commune de la sexualité masculine. Les patients, souvent réticents à l’évocation de leurs problèmes, et les médecins, moins habitués à ce type de prise en charge, rendent ces troubles difficiles à diagnostiquer et à traiter. Le Dr Damien Carnicelli (Urologue-Andrologue et membre du CAMS AFU) résume les différents traitements disponibles pour les patients.
Ce n’est pas une maladie au sens médical du terme, et en ce sens rend la définition difficile à établir » rappelle Damien Carnicelli. « Le comportement sexuel masculin est en partie conditionné par sa physiologie. L’érection est un parfait exemple de mécanisme « réflexe » transitoire, sous l’influence des neurotransmetteurs ».
Une définition difficile
« Les premières études montraient une présence de ce trouble aux environs de 30 % de la population masculine, estimée désormais aux alentours de 4 % ». En 2007, une définition internationale est établie par l’International Society of Sexual Medicine. Elle est révisée en 2013 et associe une définition médicale et des conséquences personnelles négatives (la détresse, la peine, la frustration et/ou l’évitement de l’intimité? sexuelle. Pour le Dr Carnicelli, « réduire la sexualité masculine sur la durée n’a pas de sens c’est tout l’intérêt de cette définition qui prend en compte la souffrance du patient et du partenaire ».
Plusieurs facteurs peuvent rentrer en cause dans cette pathologie. Des facteurs génétiques, psychologiques, et environnementaux peuvent aussi être provocateurs de ces troubles (stress, estime de soi, dysfonctions érectiles, peur de l’échec ).
Une prise en charge multiple
« Tout commence par une consultation dédiée, où l’on doit reformuler la plainte, rassurer le patient, et confirmer le diagnostic ». L’approche psycho-sexologique est la première ligne, permettant une meilleure communication avec son partenaire, et permettant de comprendre d’éventuels troubles psychologiques personnels. Les traitements interviennent en seconde ligne, sur des patients motivés, afin d’aider le couple.
Mais quel est le traitement pharmacologique idéal ? « Un traitement rapide et efficace lorsqu’il est pris avant un rapport à la demande, avec peu d’effets indésirables, et qui va augmenter la durée du rapport sans nuire à la nature même de l’éjaculation, et au plaisir ».
Les principaux traitements sont soit des anesthésiants locaux, soit des antidépresseurs.
D’autres traitements, nécessitant des injections ou gestes chirurgicaux, sont également disponibles en cas d’échec des médicaments.
La prise en charge de L’éjaculation prématurée est donc avant tout multiple, avec une thérapie comportementale de l’individu et du couple avec l’aide/complément d’un traitement.