Institut Mutualiste Montsouris.Paris

Introduction : Après radiothérapie externe pour cancer localisé de la prostate, la conduite à tenir devant une récidive locale reste problématique compte-tenu des risques fonctionnels, principalement quand un traitement potentiellement curatif est envisagé.

Matériel et méthode : 10 patients ayant subi une radiothérapie externe de 60 à 72 grays ( PSA initial moyen 12ng/ml :5,2<=PSA <=20 ng/ml, moins de 5 biopsies prostatiques positives, Gleason indifférent) et en récidive biologique ( 3 PSA consécutifs en augmentation : critères de l’ASTRO ) ont subi lors de la même anesthésie générale : une résection ou incision prostatique , un traitement par ultrasons focalisés trans-rectaux : HIFU (Ablatherm Edap Technomed France)

Résultats : les 10 patients traités par HIFU dans cette indication (recul > à 1 an pour 6, à 5 mois pour 2 et à 1 mois pour 2), avaient à l’inclusion, un âge moyen de 69 ans ( 63<=âge<=78 ans), un PSA moyen à 4,7 ng/ml (0,57<=PSA <=17,7 ng/ml) , et un volume prostatique moyen de 29 cc (16 <=volume prostatique <=51cc). La biopsie prostatique objectivant la récidive présentait un score de Gleason 7 dans 1 cas, et 5 ou 6 dans 9 cas. Le PSA nadir post-HIFU, observé 1 à 3 mois après traitement,était < 0.5 ng/ml pour 6 patients sur 8 (75%). Parmi les 6 patients avec un suivi > à 1an : 4 ne présentent pas d’élévation significative du PSA, 1 PSA à 3,4 pour 8,39 avant traitement et 1 PSA à 2,43 pour 2,33 avant traitement.

Les effets indésirables observés incluent 3 cas de rétention urinaire prolongée (10 à 18 jours), 1 cas d’incontinence de grade 1, et 3 cas d’infection urinaire. Aucune fistule urétro-rectale n’a été rapportée.

Conclusion : Cette courte série permet de confirmer la faisabilité du traitement par HIFU des récidives locales après radiothérapie. Une sélection rigoureuse des patients permet d’observer un rapport bénéfice-risque favorable à court terme.