INTRODUCTION. Le but de ce travail était de comparer les capacités naturelles de régénération du sphincter strié urétral (SSU) à celle qui peut être obtenue par une injection de cellules précurseurs musculaires (CPM) cultivées.

MATERIELS. Une injection de substance myotoxique (notexine) a été effectuée dans le SSU de souris mâles. Les animaux ont été sacrifiés à J6 et J21 et leur SSU prélevés pour analyse immunohistologique : marqueurs de CPM (MyoD, Pax7, Desmine). En parallèle, 30 rats mâles ont eu une destruction électrique du SSU puis une injection de 5×106 CPM autologues betagalactosidase+. Les animaux étaient sacrifiés à J30 pour étude histologique.

RESULTATS. L’injection de notexine entraînait une destruction complète de toutes les fibres musculaires et d’une activation des CPM sphinctériennes MyoD+. Celles-ci proliféraient pour reformer de nouvelles fibres musculaires. A J21, le SSU était entièrement reconstitué et le nombre total de fibres musculaires était identique à celui de SSU normaux. La destruction électrique du sphincter entraînait une disparition des CPM sphinctériennes et aucun signe de régénération active n’était observé. L’injection de CPM aboutissait à la formation de nouvelles fibres à J30 dont le nombre était à 41% de la normale.

CONCLUSION. Les CPM sphinctériennes peuvent à elles seules assurer la régénération ad integrum du SSU après destruction complète lorsqu’elles sont activées d’une manière appropriée. L’injection d’une quantité près de 100 fois supérieure au nombre de CPM présentes dans le sphincter normal ne permet de récupérer que 41% de fibres. Notre étude montre que les résultats d’une greffe de CPM sont plus conditionnés par la qualité des CPM que par le nombre de cellules injectées. Comme l’ont suggéré d’autres auteurs, la culture cellulaire altère de manière importante le potentiel myogénique des CPM.