SUIVI DES TUMEURS SUPERFICIELLES DE VESSIE GRADE 2 : RECIDIVE, PROGRESSION, PRONOSTIC
BUT ; déterminer le pronostic des tumeurs superficielles (Ta/T1) grade 2 de vessie et l’étudier en fonction des facteurs pronostiques endoscopiques (taille, nombre), de la cytologie urinaire, du stade tumoral et de l’attitude thérapeutique initiale.
MATERIEL ET METHODE : 75 patients consécutifs porteurs de tumeur primitive de vessie Grade 2 (53 Ta et 23 T1) ont été revus avec un suivi de 1 à 14 ans (moyenne 58 mois). Les patients ont été suivis (cytologie urinaire et fibroscopie) tous les 6 mois les 5 premières années puis annuellement en l’absence de récidive. 40 patients présentaient une tumeur unique, 15 deux localisations distinctes et 20 plus de 2 (dont 8 diffus). 22 mesuraient moins de 1 cm., 20 plus de 1cm et 32 plus de 3cm. Trois présentaient initialement du CIS associé. Après la première résection (RTV), 49 ont été surveillés, 22 ont reçu des instillations (6 hebdomadaires) de BCG et 4 de l’amétycine.
RESULTATS : cinquante-cinq patients (73 %) ont récidivé au moins une fois (respectivement 18, 15, 22 ont eu 1, 2 ou plus de 2 récidives, avec un recul moyen respectivement de 38, 52, 58 et 72 mois). La première récidive est survenue tardivement pour 3 patients (après 3 ans) et très tardivement (après 5 ans) pour 2 patients. Douze patients (16 %) ont nécessité une cystectomie (CT), 9 pour récidive (dont 2 avec CIS associé) après instillations et 3 pour infiltration au muscle. Parmi les 12 pièces, 5 ont montré une tumeur infiltrante dont 2 stade T3, aucun des 12 patients n’avait d’envahissement ganglionnaire, ni de métastase décelable au moment de la CT. Parmi ces 12 patients, 2 sont décédés de tumeur de vessie, 3 et 5 ans après la première RTV. Parmi les critères endoscopiques, seul le nombre de localisation à valeur pronostique (p<0,01) pour la récidive ou la progression. Le stade (Ta versus T1) n’est pas un facteur pronostique, par contre, tous les patients qui avaient du CIS associé ont récidivé et 2/3 ont eu une cystectomie. La cytologie urinaire n’est pas un facteur pronostique, mais un facteur prédictif de la récidive. Les instillations semblent être bénéfiques sur le risque de récidive (p<0,05), mais pas sur le risque de progression.
CONCLUSION : cette étude confirme que le pronostic des tumeurs primitives de vessie G2 est bon (3 % de mortalité), mais avec un taux de récidive très élevé (73 %) et un taux de cystectomie de deuxième intention de 16 %.