Résultats préliminaires de la cure de prolapsus par voie vaginale avec renfort prothétique selon la technique Prolift® : a propos d’une série multicentrique rétrospective de 110 patientes
Objectif : évaluer la faisabilité et les résultats à court terme du traitement du prolapsus par voie vaginale avec le dispositif Prolift® (treillis de polypropylène monofilament tricoté)
Matériel et méthodes : il s’agit d’un travail rétrospectif concernant 110 patientes réparties sur 3 centres. Toutes les patientes incluses ont au moins un élément de prolapsus de degré 3 (à la vulve) en pré-opératoire. 22 patientes (20%) ont un ou plusieurs antécédents de chirurgie pour prolapsus. 31 patientes (28,1%) ont un antécédent d’hystérectomie. L’age moyen des patientes est de 62,3 ans. L’intervention consiste en la mise en place d’un treillis prothétique total (antérieur + postérieur) dans 53,6% des cas, antérieur dans 20% des cas et postérieur dans 26,3% des cas.
Résultats : La durée opératoire moyenne est de 89,8 minutes. Chez les 79 patientes ayant encore leur utérus, le choix de la conservation utérine est fait dans 81% des cas. 1 plaie de vessie est constatée en per-opératoire qui ne modifiera pas la stratégie opératoire. Aucun incident hémorragique n’est survenu pendant l’intervention.A 3 mois, 106 patientes sont contrôlées. Le taux d’exposition de plaque est de 4,7% (5 cas) et le taux de rétraction de 17% (18 cas). Chez les 5 patientes présentant une exposition du treillis, la cicatrisation est obtenue 3 fois après un traitement local en consultation et la prescription d’une oestrogénothérapie par voie vaginale et 2 fois après exérèse partielle de la prothèse au bloc opératoire. Le taux d’échec, défini par la récidive d’un prolapsus symptomatique et/ou de degré 3 (à la vulve) ou 4 (extériorisé) est de 4,7% (5 cas). 2 patientes présentent une récidive sous la forme d’une hystérocèle extériorisée entre un soutien antérieur et postérieur efficace et seront réopérées (1 hystérectomie vaginale et 1 promontofixation). Une patiente présente, après une réparation postérieure isolée, une cystocèle à la vulve asymptomatique n’ayant pas fait l’objet d’une reprise chirurgicale. 2 cystocèles atypiques sous trigonales survenues après rétraction d’un Prolift antérieur et responsable dans 1 cas d’une dysurie sévère ont été réopérées respectivement 1 et 4 mois après la chirurgie initiale.
Conclusion : ces résultats préliminaires de la technique Prolift dans la cure de prolapsus par voie vaginale montrent sa faisabilité et sa faible morbidité per et post-opératoire immédiate. Le chiffre d’exposition de 4,7%, proche de celui rapporté après promontofixation, est significativement réduit par rapport à celui constaté pendant la phase d’élaboration de la technique. Les résultats sur la statique pelvienne devront être évalués avec un recul plus important pour affirmer la fiabilité du procédé.