Objectifs.- La CAAD (Computer-Assisted Anatomic Dissection) permet d’étudier la distribution nerveuse en amont et au sein des organes viscéraux. L’étude de la jonction uretéro-vésicale par cette technique vise à en préciser l’innervation topographique et sa nature pharmacologique.

Méthodes.- Pour 3 fœtus humains de 20 semaines (avec autorisation parentale et de l’Agence de Biomédecine) et 1 sujet cadavérique, tous masculins, un prélèvement en bloc du pelvis a été réalisé, suivi de coupes sériées, d’une coloration non spécifique, d’immunomarquages spécifiques des fibres végétatives et de leurs neurotransmetteurs et récepteurs (VaCHT, Thyroxine Hydroxylase, nNOS, Récepteurs adrénergiques) et d’une reconstruction tridimensionnelle informatisée.

Résultat.- La cartographie bidimensionnelle montre que la jonction est une zone d’innervation mixte avec la coexistence de terminaisons nitergiques (nNOS), adrénergiques et cholinergiques sous la couche de Waldeyer. La reconstruction 3D confirme l’origine mixte de ces fibres, avec une innervation antérograde issue des nerfs hypogastriques prédominant à la face interne de l’uretère et une innervation rétrograde ascendante provenant du plexus hypogastrique inférieur (plexus pelvien) se distribuant par l’extérieur. Chacun de ces deux systèmes mêle des fibres des deux contingents végétatifs (sympathique et parasympathique).

Conclusion.- La richesse de l’innervation topographique à la face externe de la jonction uretéro-vésicale explique les dysfonctions séquellaires du bas appareil après chirurgie de reconstruction urétérale et incite à la préservation nerveuse. La diversité pharmacologique des neuro-récepteurs du bas uretère incite à diversifier les molécules à tester dans le traitement des calculs obstructifs du bas uretère.