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Prise en charge des tumeurs testiculaires séminomateuses de l’adulte en france : réalité des pratiques et comparaison aux recommandations françaises

Type de financement.– Ligue nationale contre le cancer.

Objectifs.– Les cancers du testicule sont rares, de pronostic favorable. Leur prise en charge fait l’objet de recommandations nationales. Notre objectif était de comparer les recommandations et la prise en charge des séminomes de l’adulte en France.

Méthodes.– Les séminomes diagnostiqués en 2003–2004 ont été recensés par 11 registres généraux de cancer. Leur prise en charge a été décrite à partir des dossiers médicaux, et évaluée selon des critères de conformité définis par un groupe d’experts par une méthode de consensus informel, à partir des recommandations publiées en 2002. Chaque critère pouvait être conforme, non-conforme de façon majeure (désaccord avec les recommandations ayant un impact sur la survie ou la morbidité), non-conforme de façon mineure (sans impact sur la survie ou la morbidité) ou non-conforme mais justifiable. À partir de ces critères, la prise en charge a été évaluée par étape puis globalement. L’étude des facteurs associés à la non-conformité de la prise en charge (non-conformité majeure vs autre) s’est appuyée sur un modèle logistique marginal, pour tenir compte de la corrélation des observations au sein d’un même département de résidence.

Résultat.– Deux cent cinquante-six patients ont été inclus : 76 % de stade I (TNM/AJCC), 17 % de stade II et 7 % de stade III. La prise en charge globale était conforme chez seulement 7 % des patients. En considérant les étapes thérapeutiques uniquement (orchidectomie, traitement et suivi), la conformité a été estimée à 44 %. Les taux de non-conformité étaient de 40 %, 64 %, 31 % et 62 % respectivement pour la réalisation du dosage initial des marqueurs, de l’examen histologique, de la radiothérapie et de la chimiothérapie. Dans l’analyse multivariée, une plus grande fréquence de la non-conformité des étapes thérapeutiques était associée à un stade plus avancé du cancer (RC = 2,13 [IC95 : 1,06–4,29]) ; la non-conformité était moins fréquente en cas de discussion pluridisciplinaire (RC = 0,41 [0,18–0,91]), et de prise en charge pour l’orchidectomie dans un centre hospitalier universitaire (CHU) ou un centre de lutte contre le cancer (CLCC) d’une part ou dans un établissement privé ou un établissement privé participant au service public d’autre part, par comparaison à celle réalisée dans un centre hospitalier général : respectivement, RC = 0,27 ([0,08–0,88) et RC = 0,22 (0,08–0,63).

Conclusion.– Cette étude, basée sur les données de registres généraux de cancer français, permet d’identifier des étapes de la prise en charge nécessitant des mesures d’amélioration des pratiques. Elle justifie les efforts de diffusion des recommandations dont le suivi était imparfait.

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