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L’INSUFFISANCE ERECTILE EN PRATIQUE UROLOGIQUE EST LIEE A L’ANXIETE ET A LA DEPRESSION : CAUSE OU CONSEQUENCE ?

Introduction : Il est habituel de distinguer les insuffisances érectiles (IE) d’origine organique ou psychogène, bien que l’IE soit le plus souvent la conséquence de facteurs multiples et intriqués. Cette enquête a eu pour objectifs de rechercher, à l’aide d’un questionnaire simple, des manifestations anxieuses et/ou dépressives chez des patients consultant en urologie pour IE et de préciser le lien pouvant exister entre ces manifestations anxio-dépressives et l’IE.

Méthodes : Une enquête transversale, comportant une évaluation unique, a été réalisée de Septembre 2001 à Mars 2002. Les patients ont répondu à la version abrégée de l’International Index of Erectile Function (IIEF-5) et complété l’échelle HAD (Hospital Anxiety and Depression scale) ; cette échelle validée évaluait de manière semi-quantitative l’intensité des symptômes anxieux (côtés de 0 à 21) et dépressifs (côtés de 0 à 21) au cours de la semaine passée.

Résultats : Les résultats portent sur 714 patients, pour lesquels les données étaient analysables, recrutés par 365 urologues répartis sur l’ensemble du territoire français. L’âge moyen de ces patients était de 56,5 ± 9,6 ans. 40% des hommes consultaient en urologie pour la première fois, alors que l’ancienneté de l’IE était de 3,4 ± 4,2 ans. L’urologue considérait l’IE comme étant d’origine psychogène chez 78% des patients. Le score moyen de l’échelle IIEF-5 était de 13,3 ± 5,3 et 74% des patients étaient atteints d’une IE d’intensité modérée à moyenne. 63% des hommes présentaient une anxiété (score d’anxiété >= 8) et 38% une dépression (score de dépression >= 8). La comparaison des scores IIEF moyens et des différents sous-groupes identifiés par l’échelle HAD (anxiété seule, dépression seule, anxiété + dépression) a montré qu’il existait un lien significatif entre la sévérité de l’IE et la symptomatologie dépressive (p < 0,0001).

Conclusion : La co-existence de troubles anxieux et/ou dépressifs et d’une insuffisance érectile est donc d’une grande fréquence chez des patients consultant en urologie. Qu’elle soit la cause ou la conséquence de l’IE, la souffrance morale du patient est donc une réalité qui occupe probablement une place importante, mais non clairement exprimée, dans la demande de soin chez l’urologue. Cette constatation souligne la nécessité d’une prise en charge globale de ces patients.

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