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L’INFARCTUS RENAL, UN DIAGNOSTIC SOUVENT MECONNU

Services de nephrologie et d’Urologie, CHU Rennes.

Introduction et objectifs. L’infarctus rénal est une pathologie non rare dont le diagnostic est souvent tardif et parfois rétrospectif. L’objectif de cette étude a été de revoir notre expérience récente dans le diagnostic de l’infarctus rénal.

Matériel et méthodes. Nous avons collecté les cas d’infarctus rénal observés dans notre service de janvier 1998 à janvier 2001. Ont été notés : les signes révélateurs, le délai écoulé entre le premier signe et la diagnostic, les moyens du diagnostic, les étiologies retrouvées et les conséquences à distance.

Résultats. Nous avons observé 13 cas chez 11 hommes et 2 femmes d’âge moyen 52 ans (27-79). La médiane du délai écoulé entre le premier signe et le diagnostic était de 15 jours avec des extrêmes allant de 16 heures à 9 mois. Le signe d’appel le plus fréquent était la lombalgie à début brutal (13 cas), fébrile 8 fois. L’HTA était présente dans 8 cas et représentait le point d’appel initial 2 fois. Une hématurie macroscopique était notée dans 2 cas. Le diagnostic initial retenu était : pyélonéphrite aiguë 3 fois, sigmoïdite 2 fois, endocardite 2 fois. Le diagnostic a été fait par le scanner (13 fois), l’échodoppler était évocateur 2 fois. Un bilan artériographique a été fait 10 fois et a retrouvé 2 fois des anévrysmes intra rénaux, une sténose d’artère rénale, une dissection localisée d’artère rénale, des images de thromboses artérielles évocatrices d’emboles dans 4 cas, de multiples micro anévrysmes bilatéraux de PAN dans 1 cas et des lésions artérielles peu spécifiques dans 1 cas. Les LDH n’ont été déterminées précocement que 5 fois et étaient constamment élevées. L’étiologie finale était : embolie 6 fois, anévrysme intra rénal 2 cas, dissection aortique 1 cas, PAN 1 cas, sténose d’artère rénale 1 cas, cocaïne 1 cas , indéterminée 1 cas. Les séquelles constatées à distance sont l’HTA dans 8 cas et l’IRC dans 4 cas. 2 patients sont décédés.

Conclusion : l’infarctus rénal est trop souvent diagnostiqué avec retard ce qui exclut tout traitement spécifique. L’amélioration des conditions de diagnostic passe par l’augmentation de l’index de suspicion diagnostique, une meilleure interprétation des anomalies du bilan enzymatique et un usage optimisé du scanner

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