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Le mécanisme de prolongation d’une allogreffe d’îlots pancréatiques par une solution de préservation contenant du PEG 20 kD est un immunocamouflage


Introduction : La Solution de Conservation des Organes et Tissus (S.C.O.T) utilisée pour la préparation des îlots pancréatiques permet de prolonger la survie d’une allogreffe d’îlots en dehors de tout traitement immunosuppresseur. Le but du travail était de préciser le mécanisme de cette prolongation.

Matériel et méthodes : Le modèle utilisé est la greffe d’îlots pancréatiques sous la capsule rénale de souris rendues diabétiques par injection de streptozotocine. In vitro, l’expression des molécules du CMH classe I ont été étudiés à la surface des îlots par immunofluorescence et à la surface des cellules par cytofluorométrie. In vivo, une combinaison fortement allogénique a été utilisée (donneurs C3H, haplotype H2k, receveurs Balb/c, haplotype H2b) ainsi qu’un modèle de rejet cellulaire suraigu (donneurs transgéniques insHA exprimant l’épitope HA sur les îlots, receveurs transgéniques CL4 dont 90 % des lymphocytes CD8 sont spécifiques de HA). Les animaux des groupes expérimentaux (alloS.C.O.T) ont été greffés avec 550 îlots isolés avec des réactifs préparés avec la solution S.C.O.T et ont été comparés à des groupes contrôle greffés dans les mêmes conditions mais avec des réactifs préparés à l’aide de la solution HBSS (alloHBSS).

Résultats: les études in vitro montrent que les molécules du CMH de classe I ne sont plus détectables ni à la surface des îlots ni à la surface des cellules lorsque les îlots sont isolés avec la solution SCOT (<9% vs. 99 % avec HBSS). In vivo : le rejet est survenu à 17.3 4.3 j dans le groupe Balbc/S.C.O.T vs. 7.3 3.6 pour le groupe contrôle (p<0.001), et à 12.5 0.5 jours pour le groupe CL4/S.C.O.T vs. 2.4 0.4 jours pour le groupe contrôle (p<0.0001).

Conclusions : La solution S.C.O.T a, du fait de la présence de polyéthylène glycol (PEG) 20kd, des propriétés immunoprotectrices puisque le rejet d’allogreffe est retardé y compris dans un modèle de rejet suraigu alors qu’aucun immunosuppresseur n’est administré. Cette immunoprotection est la conséquence d’un masquage des antigènes de membrane, en particulier des antigènes MHC de classe I dont le rôle dans le rejet aigu cellulaire est largement établi. In vivo la prolongation de la survie d’une allogreffe a été identique dans 2 modèles différents (10 jours), suffisante pour prévenir les phénomènes inflammatoires et immunologiques non spécifiques secondaires aux lésions d’ischémie-reperfusion mais insuffisante pour entraîner une tolérance. Nos travaux se portent désormais sur la prolongation de cet effet d’immunomasquage grâce à l’utilisation de PEG réactifs.

BOURSE DE L’ACADEMIE DE MEDECINE

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