– L’administration intra-veineuse de cellules apoptotiques prolonge la survie des greffons allogéniques d’îlots de Langerhans chez la souris
Introduction : La greffe allogénique d’îlots de Langerhans constitue à l’heure actuelle une stratégie thérapeutique intéressante dans le diabète de type 1, mais elle se heurte cependant, à la pénurie de greffons et aux nombreuses complications des immunosuppresseurs nécessaires pour prévenir le rejet allogénique. Nous avons élaboré une approche de thérapie cellulaire utilisant les propriétés immunomodulatrices des cellules apoptotiques. Nous avons déjà démontré que cette approche permettait de favoriser la prise de greffe de moelle osseuse. Dans ce travail, nous avons testé cette stratégie dans un modèle murin de greffe allogéniques d’îlots de Langerhans.
Matériels et méthodes : Les souris receveuses FvB (H-2q) rendues diabétiques par une injection de streptozotocine ont bénéficié d’une greffe allogéniques de 1000 îlots provenant de souris donneuses BALB/c (H-2b). Les souris greffées ont reçu une injection intraveineuse de 5x10e6 cellules rendues apoptotiques par irradiation-_ à 40 Grays, simultanément à la greffe d’îlots (groupe J0), ou 8 jours avant la greffe d’îlots (groupe J-8). La prise de greffe était observée par la normalisation de la glycémie (< 200mg/dl) alors que des glycémies supérieures à 200 mg/dl témoignaient du rejet du greffon.
Résultats : L’administration de cellules apoptotiques à J0 n’entraîne aucune amélioration de la durée de survie des greffons par rapport à celle observée lors de greffes allogéniques seules (8+3,07 contre 8+1,09 jours respectivement, p=N.S) à la différence de l’injection pré-greffe (J-8) de cellules apoptotiques, qui augmente significativement la durée de survie des greffons (18+1,5 contre 8+1,09 jours respectivement, p=0,0014). Cet effet est dépendant du nombre de cellules apoptotique, l’utilisation de plus fortes doses de cellules apoptotiques (5x10e7) semblant augmenter, de façon plus nette, la survie des greffons.
Conclusion : En modulant le rejet allogénique, l’administration de cellules apoptotiques semble constituer une approche de thérapie cellulaire intéressante dans le domaine de la greffe d’îlots de Langerhans.