La polyurie nocturne est-elle plus fréquente chez les patients parkinsoniens que dans la population générale du même âge ?
Objectifs
Déterminer si la polyurie nocturne (PN) était plus fréquente chez les patients ayant une maladie de Parkinson idiopathique (MPI) que dans la population générale du même âge (Cohorte de référence Van Doorn et al., Eur Urol 2013, 63, 542547).
Méthodes
Une étude prospective de catalogue mictionnel a été réalisée sur 70 patients consultant en neurologie. Une nycturie était définie par 2 levers ou plus réveillant le patient pour uriner. Deux définitions de la PN ont été utilisées : une diurèse nocturne supérieure ou égale à 33 % de la diurèse totale (NUV33), et une diurèse nocturne supérieure ou égale à 90 ml/min (NUP90). Les données ont été comparées à celles d’une cohorte récente. L’hypothèse principale à tester était que les patients atteints de MPI avaient une PN 2 fois supérieure à la PN retrouvée dans la population du même âge selon la définition NUP90.
Résultats
L’âge moyen des patients était de 71 ans (4586, sex-ratio 33/30). La durée moyenne de la MPI était de 6,76 ans, comprenant 32 patients au stade de lune de miel et 30 patients au stade de fluctuations motrices selon l’échelle UPDRS III. La prévalence de la nycturie était de 32,14 %. La prévalence de la PN était de 64,5 % selon la définition NUV33 et 17,7 % selon la définition NUP90, et de 66 % (NUV 33), et 21,5 % (NUP 90) chez les patients présentant une nycturie. L’hypothèse principale testée n’a pas été vérifiée. Aucune différence significative n’a été observée par rapport à la cohorte de référence en ce qui concernait la prévalence de la nycturie et de la PN.
Conclusion
Chez les patients atteints de MPI, ni la PN ni la nycturie n’ont été observées de façon plus fréquente que dans une population générale du même âge non atteinte de MPI. Le mécanisme de la nycturie chez le patient parkinsonien n’est pas univoque et nécessite la réalisation systématique d’un catalogue mictionnel.