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La microscopie multiphotonique : une nouvelle technique prometteuse apportant une analyse histologique virtuelle de la prostate et une estimation de son grade histopronostique

Objectifs.- La microscopie multiphotonique (MPM) est une nouvelle technique d’imagerie qui repose sur un principe non linéaire, d’absorption simultanée de 2 photons génératrice de fluorescence. Elle permet de pénétrer profondément les tissus (500?m), in vivo, pour une phototoxité minime, sans photophore, produisant une image de haute résolution comparable à l’histologie. En pratique, nous avons évalué sa capacité à diagnostiquer le cancer de la prostate et son grade.

Méthodes.- L’étude inclut 30 patients porteurs de cancer de la prostate, bénéficiant d’une prostatectomie radicale robotique et consentant à l’analyse MPM des pièces opératoires fraîches. Deux types de spécimens ont été analysées en MPM : des biopsies prostatiques per-opératoires et des sections de prostates réséquées. Les images MPM ont été lues pour identification des structures anatomiques par un urologue. Les pièces ont été analysées, en aveugle, par un uro-anatomopathologiste. Sur la base du diagnostique histologique, une étude de corrélation a été menée, comparant les images MPM, dûment légendées, avec les coupes histologiques correspondantes afin d’évaluer les sensibilité, spécificité et précision diagnostique de cet examen.

Résultats.- Les sensibilité, spécificité et précision du MPM pour détecter le cancer de la prostate sont respectivement de 87,0%, 91,3%, et 90,2%. Le MPM n’a pas été capable de différencier des néoplasies intraépithéliales (PIN) de haut grade, de l’hyperplasie bénigne. Les sensibilité, spécificité, valeur prédictive positive, valeur prédictive négative et la précision du MPM pour évaluer les scores Gleason (SG) sont respectivement de 82.8%, 91,3%, 82.8%, 91.3%, et 88.5% (cf. figures).

Conclusion.- La MPM se révèle être un outil diagnostique prometteur de l’adénocarcinome prostatique dont l’expertise reste encore insuffisante quant à l’appréciation de l’agressivité des tumeurs (SG) et des états précancéreux (PIN). Des travaux complémentaires d’imageries hautes résolutions et d’études du stroma sont en cours pour améliorer sa précision diagnostique.

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