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LA DETRANSPLANTATION EST-ELLE INDISPENSABLE LORSQUE DU CANDIDA EST RETROUVE DANS LE LIQUIDE DE CONSERVATION DU GREFFON RENAL ?

Objectif. Montrer qu’il existe une alternative raisonnable à la détransplantation systématique recommandée par certains auteurs lorsque le liquide de conservation du greffon rénal est contaminé par Candida.

Matériel et Méthode. Entre Octobre 2004 et Fevrier 2007, 497 transplantations rénales ont été réalisées dans notre institution. Dans 5 cas, les cultures du liquide de conservation ont montré la présence de Candida. Une attitude conservatrice identique était adoptée consistant en une bithérapie antifongique, des prélèvements bactériologiques multiples (culture des redons, hémocultures), une surveillance radiologique (echographie Doppler, tomodensitométrie et angio-IRM) et une reprise chirurgicale systématique entre J8 et J15 pour contrôle des anastomoses et lavage du greffon. Les données ont été colligées de façon prospective.

Résultats. Les greffons étaient issus de multi- (N=4) ou mono-prélèvements (N=1) de donneurs d’âge moyen de 49 ans prélevés sur trois sites différents. Aucune plaie digestive n’était mentionnée sur les comptes-rendus. Les donneurs avaient séjourné en moyenne 72h en réanimation et la durée moyenne d’ischémie froide était de 21,2 heures. Il s’agissait de Candida Albicans (N=3), Glabrata (N=1) ou Kruseï (N=1). Les receveurs avaient des protocoles d’immunosuppression incluant toujours des stéroïdes et du tacrolimus et ont présenté une reprise immédiate de fonction. Dans 2 cas, le liquide des redons était également contaminé alors que les hémocultures étaient toutes négatives. Les reprises chirurgicales pour lavage n’ont jamais objectivé d’anévrysme mycotique. Aucune détransplantation n’a été nécessaire. Un seul patient est décédé à 3 mois d’une pneumopathie infectieuse. Tous les autres greffons sont fonctionnels avec un suivi allant de 4 à 39 mois et un débit de filtration glomérulaire moyen de 78,3mL/min.

Conclusion. La détransplantation systématique n’apparaît pas justifiée, dans les conditions de notre protocole de prise en charge et de surveillance rigoureuse. La discussion sur le seuil de détection mycologique est nécessaire. Cette étude ne rapporte cependant pas de cas de candidémie.

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