Introduction : la recherche de pertes d’hétérozygoties (LOH) peut se faire sur des cellules prostatiques recueillies dans le premier jet urinaire après massage prostatique. Le but de ce travail était de valider cette recherche de LOH comme nouveau marqueur prédictif de cancer de la prostate.
Méthodes : un prélèvement sanguin et un recueil du premier jet urinaire après massage prostatique ont été effectués chez 32 patients qui avaient un taux de PSA supérieur à 4 ng/ml, 3 à 6 mois après une première série de BP. Ces patients étaient candidats à une seconde série de BP. Les urines ont été centrifugées et une double extraction ADN/ARN a été réalisée sur le culot urinaire. Après une étape de RT-PCR, une PCR quantitative, à partir d’ARNm des gènes codant le PSA et la cyclophiline A (gène ubiquitaire), a permis de juger de la bonne qualité de chaque prélèvement urinaire. Une recherche de LOH a été effectuée sur l’ADN extrait en 7q, 8p, 13q et 16q en utilisant 2 marqueurs microsatellites par région. L’ADN normal comparatif a été obtenu à partir des lymphocytes sanguins. Une seule LOH sur l’ensemble des LOH recherchées donnait un test positif.
Résultats : considérant les BP positives comme élément de référence, on a comparé les valeurs statistiques de la recherche de LOH aux valeurs du rapport PSA L/T (<25 %) : La sensibilité, la spécificité, les valeurs prédictives positive et négative ont été, respectivement, pour la recherche de LOH et le PSA de 72% contre 45%, de 67% contre 52%, de 53% contre 33% et de 82% contre 65%. Les paramètres statistiques de la recherche de LOH sont meilleurs que ceux du rapport PSA L/T.
Conclusion : la recherche de LOH sur des cellules prostatiques est un moyen simple et non invasif de cerner les patients suspects de néoplasie prostatique. Ce test, associé au PSA, devrait permettre de réduire les indications de biopsies prostatiques et d’optimiser les indications de biopsies itératives.