Objectifs.- Des gènes de susceptibilité communs aux cancers de la prostate (CaP) et colorectal (CCR) ont récemment été identifiés. L’objectif de cette étude a été de déterminer si un antécédent familial de CCR ou de CaP augmentait le risque de survenue et d’agressivité du cancer de la prostate.

Méthodes.- Nous avons analysé les antécédents familiaux au 1erdegré de CaP et de CCR de 1787 patients suivis pour un CaP et de 1510 patients témoins. Une recherche du variant RS69883267 associé dans la littérature aux CaP et CCR a été réalisée. Les critères d’agressivité du CaP ont été étudiés dans la sous-population de patients traités par prostatectomie.

Résultat.- Une association a été consatée entre la survenue d’un CaP et un antécédent familial de CaP (p < 0.0001). En revanche, la présence d’un antécédent de CCR n’a pas été associée à un risque augmenté de CaP (p=0.5). L’étude du variant RS69883267 a confirmé son association avec le CaP (p=0.01) mais pas avec le CCR (p=0.210). Parmi les 200 patients constituant le sous-groupe traité par prostatectomie, une association significative a été retrouvée entre la présence d’un antécédent de CaP et un âge au diagnostic de CaP plus précoce de 25 mois (p=0,0034). En revanche, il n’a pas été constaté d’association entre un âge plus précoce au diagnostic et un antécédent de CCR. Aucune association n’a également été retrouvée entre le stade T, le PSA, le grade tumoral, la récidive biologique et un antécédent familial de CaP ou de CCR.

Conclusion.- Cette étude confirme la présence d’une prédisposition à un âge plus précoce de diagnostic de CaP chez les patients présentant un antécédent familial au 1er degré de CaP. En revanche, une étude de plus large cohorte sera nécessaire pour démontrer qu’un antécédent familial de CCR prédispose à un CaP et qu’un antécédent au 1er degré de CaP ou de CCR prédispose à un CaP plus agressif.