INTERET DE L’ANALYSE EXTEMPORANEE POUR LA CONSERVATION DES PEDICULES NEUROVASCULAIRES DE L’ERECTION LORS DE LA PROSTATECTOMIE RADICALE COELIOSCOPIQUE
Introduction : Le but de ce travail était d’évaluer l’intérêt, de l’analyse histologique extemporanée (AHE) lors de prostatectomie radicale coelioscopique (PRC), avec conservation des pédicules neuro-vasculaires (PNV) de l’érection.
Méthodes : Entre 11/2000 et 04/2006, 500 patients consécutifs atteints de cancer de la prostate (CaP), cT1-T2N0M0, ont eu une PRC, par un seul chirurgien. Depuis 06/2002, 423 patients ont été opérés et 308 patients ont eu une préservation nerveuse (PN) interfaciale bilatérale (n=255) ou unilatérale (n=53), ainsi qu’une AHE. Ainsi un fragment de tissu prostatique était prélevé de chaque côté, de la base à l’apex au contact des PNV et analysé en extemporanée. Si la tumeur était détectée au contact de la surface encrée (marge positive : AHE+), le PNV correspondant était réséqué.
Résultats L’AHE était positive (AHE+) chez 51 patients (51/308=16,5%) soit 56/562 (10%) fragments étudiés. Des lésions de CaP ont été identifiées sur uniquement 8/56 PNV réséqués (14,3%), 8/308 (2,6%) de l’ensemble des patients et 8/562 (1,4%) de l’ensemble des fragments analysés. Cependant, des PNV négatifs, n’excluent pas de minimes lésions tumorales non identifiées. Des faux négatifs de l’AHE ont été observés dans uniquement 9/308 (2,92%) des cas, soit 9/562 (1,6%) des tissus analysés et la valeur prédictive négative de l’AHE était de 98%. Sur les 51 patients AHE+, 39 n’avaient pas d’autre marge positive ailleurs que sur la zone de l’AHE de sorte qu’on peut les considérer marges négatives après résection des PNV. Dans cette hypothèse, on diminue ainsi le taux de marges positives de 27% (83/308) à 14,3% (44/308). Aucun paramètre clinico-biologique n’était prédictif de l’AHE+ ou des PNV+.
Conclusion : Ces résultats suggèrent que l’AHE lors de la PRC-PN est une technique fiable, diminuant significativement le taux de marges positives de 12,7% dans notre étude. Du fait de son coût, il paraît nécessaire de réaliser des études complémentaires pour identifier des paramètres prédictifs et ne proposer cette technique qu’à des patients à haut risque.