INTERET DE LA DETERMINATION DU NOMBRE DE SEQUENCE CAG DANS LE PRONOSTIC DE L’ADENOCARCINOME PROSTATIQUE LOCALEMENT AVANCE
Objectifs : Le nombre de séquences CAG du gène du récepteur des androgènes est soumis à des variations individuelles qui déterminent leur sensibilité aux androgènes circulants. Plusieurs études ont rapporté l’existence d’une association entre le nombre de séquence CAG et le risque de progression du cancer prostatique. L’objectif de cette étude est de déterminer la l’influence de ce facteur génétique dans l’évolution du cancer de prostate traité par blocage androgènique complet
Matériels et méthodes : De 1990 à 2002, 79 patients présentant un cancer de la prostate localement avancé avec PSA initial > 20 ng/ml (moyenne est de 289 ng/ml ; 21-5577) traités par blocage androgénique complet ont été inclus dans notre étude. Le nombre des séquences CAG du gène du récepteur des androgènes a été déterminé par PCR. Deux groupes de patients ont été déterminés : CAG < 22 (Groupe A : n= 36) et CAG > 21 (Groupe B : n=43). Dans chaque groupe nous avons étudié: la survie sans récidive en fonction de différents facteurs et le temps de doublement /PSA initial.
Résultats : La durée moyenne du suivi des patients était de 46 mois (6-134). Le PSA moyen était de 211 ng/ml (22-1340) dans le groupe A et 354 ng/ml (21-5577) dans le groupe B, le nadir moyen était de 12 mois (1-60) dans A et 16.8 mois (1-108) dans B. Dans 23 cas (64%) du groupe A la récidive biologique était présente en moyenne après 20.2 mois (1-72) contre 29 mois (4-132) dans 29 cas (67.4%) du groupe B. La moyenne du temps de doublement était 22.5 mois (6-48) dans A et 45 mois (6-132) dans B. La survie moyenne était de 33.1 mois ( 1-120) dans le groupe A et 56.5 mois (6-134) dans le groupe B. La survie sans récidive ( PSA<0.2 ng/ml) était de 25% pour A et de 18.6% pour B (p=0.17).
Conclusion : La sensibilité génétiquement déterminée du récepteur des androgènes ne semble pas être statistiquement un facteur impliqué dans l’évolution du cancer de la prostate traité par privation androgénique. Une étude sur un plus grand nombre de patients pourrait permettre d’établir une corrélation entre le nombre de séquences CAG et le pronostic de l’adénocarcinome prostatique localement avancé.