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Implantation directe de myofibres avec cellules satellites pour l’incontinence urinaire par insuffisance sphinctérienne : résultat de l’essai clinique BTHO6OO5

Type de financement.– AP–HP Fond d’amorçage de biothérapie.

Objectifs.– Nous avons testé un nouveau procédé de thérapie cellulaire pour l’incontinence urinaire consistant à implanter sans phase de culture des myofibres avec leurs cellules satellites dans la paroi urétrale afin d’activer localement un processus myogénique.

Méthodes.– Cet essai clinique de phase I s’est adressé à 5 hommes après prostatectomie radicale et 5 femmes présentant une insuffisance sphinctérienne sévère (pression de clôture < 50 cmH20, pad-test 24 h > 100 g). Des myofibres du muscle gracilis ont été implantées chirurgicalement dans la région parasphinctérienne. Des bilans urodynamiques ont été réalisés en préopératoire et 3 mois (M3) après l’intervention (profilométrie urétrale couplée à une EMG endo-urétrale). La continence a été évaluée par questionnaires (ICIQ, UCLA-PCI, Contilife) et un pad-test de 24 h.

Résultat.– Aucun effet secondaire n’a été noté en dehors deux épisodes transitoires de rétention urinaire et un hématome de cuisse. Chez la femme, l’implantation cellulaire a entraîné une augmentation de la pression de clôture entre préop et M3 (28,4 vs 66,4 cmH20) avec une amélioration des scores ICIQ (17 vs 9,2), Contilife situation d’effort (15,2 vs 9,2) et du pad-test (140 g vs 56 g). Une patiente ne portait plus de protection urinaire, deux patientes portaient une protection de sécurité. Chez les hommes, nous avons noté une augmentation similaire de la pression de clôture urétrale (26,4 vs 59,6 cmH20) associée à une nouvelle activité musculaire péri-urétrale EMG mais pas d’amélioration du pad test (294 vs 223 g/24 h) ni des scores ICIQ (18 vs 17,5) et UCLA (9 vs 10,4).

Conclusion.– Nos résultats confirment la possibilité de générer une nouvelle activité musculaire péri-urétrale par implantation de myofibres sans effets secondaires graves. Avec la technique utilisée, l’augmentation seule de la pression de clôture a permis d’améliorer la continence urinaire chez les femmes mais pas chez l’homme. Ces résultats nous permettent d’introduire le principe de thérapie cellulaire « extemporanée » dont les modalités pratiques restent à définir et à améliorer.

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