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Hyperactivité du détrusor idiopathique réfractaire traitée par neuromodulation sacrée : expérience de la toxine botulique.

Objectifs.– L’hyperactivité du détrusor idiopathique réfractaire (HDIR) aux anticholinergiques est souvent traitée par neuromodulation sacrée (NMS). La toxine botulique a fait ses preuves dans l’hyperactivité vésicale d’origine neurologique. Nous analysons ici les résultats de l’injection intradétrusorienne de toxine botulique chez des patients souffrant d’hyperactivité vésicale idiopathique réfractaire, après traitement pas neuromodulation sacrée (NMS).

Méthodes.– À partir de fin 2005, les patients traités par NMS pour une HDIR et qui étaient satisfaits mais dont le boîtier de NMS arrivait en fin de vie ou qui étaient en échec secondaire se sont vu proposer une injection intradétrusorienne de toxine botulique (Botox©, Allergan), 200 unités. Le comité d’éthique consulté a conseillé de recueillir un consentement écrit du patient. Tous les patients ayant accepté cette injection faite hors AMM se sont vu remettre, après signature du consentement, un catalogue mictionnel et les questionnaires IQoL, MHU et Ditrovie, à remplir avant et après injection de toxine botulique. Le nombre de protections utilisés a été noté et toutes ces données ont été comparées avec celles d’avant l’implantation initiale du NMS.

Résultat.– Au total 15 patients (deux hommes et 13 femmes ; huit en échec de NMS et sept avec boîtier en fin de vie) ont bénéficié d’injections intradétrusorienne de toxine botulique, en moyenne cinq ans après implantation du boîtier. Après toxine le nombre de mictions est passé de 19 à 10 (p < 0,05) et les protections de 4 à 1 (p < 0,05). Après NMS les résultats avaient été de 12 (p < 0,05) et 3,8 (p = 0,77) respectivement. Après toxine, le score IQoL est passé de 45 à 76 (p = 0,82), le Ditrovie de 3,7 à 2,3 (p < 0,05) et le MHU de 13,5 à 7,5 (p < 0,05). Après NMS les scores avaient été respectivement de 53, 3,4 et 14 (p > 0,05). En comparant les résultats entre la NMS et la toxine botulique, trois paramètres sont améliorés de manière statistiquement significative, en cas d’échec de NMS : le nombre de protections, les scores IQoL et Ditrovie. Il n’y a pas de différence significative pour les patients dont le boîtier était en fin de vie. Six patients ont eu recours aux autosondages. Enfin, à l’issue de la première injection de toxine, les patients ont été interrogés sur leur souhait. Ils ont tous souhaité continuer les injections de toxine. Ils ont bénéficié en moyenne de quatre injections (1–10) avec un intervalle entre injection de neuf mois.

Conclusion.– La toxine botulique semble avoir une place dans le traitement des HDIR, notamment après échec de NMS.

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