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Existe-t-il un effet centre pour la néphrectomie partielle ? Résultats de l’étude multicentrique française NEPHRON.

Objectifs.– Plusieurs études ont mis en avant un effet centre pour un certain nombre de gestes chirurgicaux : les institutions à haut volume d’activité auraient de meilleurs résultats. Le but de cette étude était d’évaluer les pratiques de la néphrectomie partielle (NP) en France à la recherche d’un effet centre.

Méthodes.– À partir des données du registre observationnel national NEPHRON, nous avons défini quatre niveaux d’expertise en fonction du nombre de NP réalisées sur une période d’inclusion de six mois : activité considérée comme faible entre un et quatre patients inclus, moyenne entre cinq et neuf patients, forte entre dix et 18 patients et experte pour les centres ayant inclus plus de 19 patients. Les caractéristiques des patients, les pratiques et les résultats ont été comparés entre les quatre groupes en utilisant les tests de Kruskal-Wallis et d’Anova.

Résultat.– Cinquante-trois centres ont participé à l’étude et ont inclus un total de 570 NP. Il y avait neuf centres experts, 13 centres à activité forte, 12 à activité moyenne et 19 à activité faible qui ont fait 47,4 %, 31,4 %, 13 % et 8,2 % des NP, respectivement. Il n’y avait pas de différence en termes de taille tumorale (moy = 3,8 cm, p = 0,1), de durée d’ischémie chaude (moy = 15,6 min, p = 0,12), de perte sanguine (moy = 280 mL, p = 0,159) et de durée opératoire (moy = 146,6 min, p = 0,619) entre les quatre groupes. La voie laparoscopique était significativement plus fréquente dans les centres à activité moyenne (39,2 %, p < 0,001). Les centres à activité moyenne avaient un taux de marge positive plus élevé (15,9 %, p = 0,061) et un taux de complications plus important (15,1 %, p = 0,022). Pour les tumeurs inférieures à 4 cm, les taux de NP étaient significativement plus élevés pour les centres à forte activité et les centres experts par rapport aux centres à activité moyenne et faible (85 %, 87 %, 60 %, 58 %, respectivement, p = 0,005). Pour les tumeurs comprises entre 4 et 7 cm, on observait 70 % de NP dans les centres experts contre 50 %, 47 % et 31,5 % dans les centres de forte, moyenne et faible activité respectivement (p = 0,075).

Conclusion.– Dans cette étude, près de 50 % des NP ont été réalisées par neuf centres experts avec des indications de NP plus larges que dans les autres centres. En termes de résultats, peu de différences ont été observées entre les centres en dehors d’un taux de marges positives et de complications postopératoires plus élevées dans les centres à activité moyenne où la pratique de la laparoscopie est la plus fréquente.

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