Introduction: Les biopsies de certains patients présentant une élévation du PSA sérique et un faible ratio PSA L/T révèlent des lésions clairement identifiables de prostatite atrophique sans cancer associé. Cette étude évalue rétrospectivement le suivi de patients ayant présenté des lésions de ce type sur la première série de biopsies de la prostate.
Méthodes: Entre novembre 1993 et août 2000, 27 patients âgés de 64,3 ans (extrêmes: 50-80) ayant une élévation du taux de PSA (en moyenne 9,86 ng/ml, médiane 9,7, extrêmes: 1,75-24,7), avec un rapport PSA libre/total de 16% (médiane 16, extrêmes: 7-27) et un volume prostatique de 42,8 gr (médiane 40, extrêmes: 20-88) ont eu un diagnostic histologique de prostatite atrophique. Ces patients ont été suivis en consultation tous les semestres par un toucher rectal et un dosage du PSA total et du PSA libre.
Résultats: Avec un suivi de 32,9 mois (médiane 29, extrêmes: 1-83), 7 d’entre eux ont eu une seconde série de biopsie et 3 d’entre eux une troisième série : aucun de ces patients n’a présenté un adénocarcinome prostatique. Le PSA sérique et le ratio PSA libre/total étaient stables au cours de la surveillance alors que le volume prostatique augmentait en moyenne de 39% (médiane 17%, test de Student, p=0,006). La densité du PSA diminuait de façon statistiquement significative au cours de la surveillance passant de 0,27 à 0,16 (p=0,04).
Conclusion: Le diagnostic initial de prostatite atrophique ne semble pas être associé dans notre série à une l’apparition ultérieure d’un cancer. Les réactions inflammatoires présentes au sein du tissu prostatique pourraient expliquer l’élévation du taux de PSA et le faible ratio PSA libre sur total. Sa place dans l’histoire naturelle de l’hypertrophie bénigne de la prostate reste à définir puisqu’une augmentation statistiquement significative du volume de la prostate dans le suivi de ces patients est observée.