OBJECTIF: « L’existence d’un cancer, quel qu’il soit, à l’exception des tumeurs baso-cellulaires de la peau, des tumeurs primitives cérébrales non métastatiques et sans dérivation du liquide céphalo-rachidien, et de carcinome in situ guéris, est, pour la European Association of Tissue Banks, une contre-indication au prélévement de tout tissu, sauf de la cornée ». Un cancer actif chez un sujet en état de mort encéphalique (EME) est une contre-indication au prélèvement d’organe. Il n’existe aucune donnée sur l’évaluation prostatique des sujets EME avant prélèvement d’organes. L’objectif de travail a été d’évaluer le dépistage du cancer de prostate par dosage du taux de PSA sérique chez les donneurs d’organe de plus de 50 ans.

METHODES: De février à mai 2006, des dosages du taux de PSA sérique ont été réalisés chez tous les donneurs de sexe masculin dans 4 centres de prélèvement différents. Ont été également relevés l’âge du donneur et la durée de sondage vésical.

RESULTATS: Sur les 62 prélèvements réalisés, 14 (22,6%) concernaient des hommes âgés de plus de 50 ans (moyenne : 58,3 ans, extrêmes 50-78 ans).

La durée de sondage était en moyenne de 3,3 jours (extrêmes 0,5-13 jours). Le taux de PSA moyen était de 5,17 ng/ml (extrêmes : 0,03 – 46,23) avec un rapport PSA libre / total de 38,8% (extrêmes 29-47). Trois donneurs avaient un taux de PSA supérieur à 4 ng/ml (respectivement 3,3, 4,7 et 46, 23 ng/ml à 53, 58 et 59 ans), deux autres avaient un taux de PSA supérieur à 2,5 ngr/ml (respectivement 2,77 et 3,3 à 72 et 57 ans).

CONCLUSION: Si le risque de transmission d’un cancer de prostate après transplantation est actuellement inconnue, l’âge élevé des donneurs peut faire rechercher l’existence d’un cancer de prostate. Dans cette population, une élévation du taux de PSA est constatée dans près de 23 % des cas et fait poser la question de la réalisation de biopsies de prostate et de ses conséquences sur l’activité de prélèvement/transplantation.

20442006Salomon LDiaporama