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Enquête nationale sur la nycturie

OBJECTIF: Déterminer la prévalence et les caractéristiques de la population nycturique en France.

MATERIEL ET METHODES: Une enquête transversale a été réalisée par téléphone entre décembre 2003 et janvier 2004, auprès d’un échantillon de 4331 individus représentatifs de la population française, âgés de 18 à 65 ans. Le taux de participation a été de 87,3%. Le retentissement sur la somnolence a été évalué par l’autoquestionnaire d’Epworth.

RESULTATS: La prévalence de la nycturie est de 23,6%, plus élevée chez les femmes (25,8%) que chez les hommes (21,0%). Cette prévalence s’élève régulièrement avec l’âge, passant de 13,5% parmi les 18-29 ans à 42,9% entre 60 et 65 ans. En dessous de 50 ans, la prévalence de la nycturie est significativement supérieure chez les femmes. Les différences entre hommes et femmes disparaissent entre 50 et 59 ans. La prévalence de la nycturie devient plus importante chez les hommes à partir de 60 ans. Parmi les individus nycturiques, 12,4% ont eu 2 réveils en moyenne, 4,4% 3 réveils et 0,9% 4 réveils ou plus.

Les nycturiques ont plus de somnolence diurne pathologique ou très pathologique. Ainsi, 19,5% ont un score d’Epworth pathologique contre 10% dans la population témoin (pÐ0,001), et 5,0% un score très pathologique, contre 1,0% (pÐ0,001).

Comparée à la population témoin, les individus nycturiques témoignent de niveaux de consommation de soins et de médicaments plus élevés: 20,2% pour les médicaments psychotropes, versus 3,8% (pÐ0,001). Les consultations médicales sont également plus fréquentes: 6,5 en moyenne contre 4,2 dans la population témoin (pÐ0,001).

CONCLUSIONS: La prévalence de la nycturie s’élève avec l’âge et est supérieure parmi les femmes seulement jusqu’à l’âge de 50 ans. Les individus présentant une nycturie sont notamment marqués par des épisodes de somnolence diurne plus fréquents que la population ne se réveillant pas la nuit, mais aussi par un recours plus élevé au système de soins et une consommation plus importante de médicaments psychotropes.

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