Objectif : Déterminer dans le monde la prévalence des troubles sexuels chez des hommes présentant des symptômes urinaires liés à une HBP.

Méthode : Des hommes ayant une HBP symptomatique provenant de 5 régions du monde (Europe, Russie, Moyen-Orient, Amérique Latine, Asie) ont été suivis en ambulatoire. Ils ont répondu à des questionnaires aux traductions validées : IPSS pour les symptômes urinaires et DAN-PSSsex pour 3 troubles sexuels [insuffisance érectile (IE) ; baisse du volume de l’éjaculat (BVE); douleur/inconfort à l’éjaculation] et leur gêne.

Résultats : 3 230 hommes (âge moyen: 65,4 ans; IPSS moyen: 16,8) ont été inclus. 79% étaient sexuellement actifs. La prévalence de la BVE et de l’IE était équivalente (respectivement 62% et 63%), celle de l’éjaculation douloureuse était de 21%. Ces troubles étaient gênants respectivement pour 63%, 81% et 89% des patients. Des différences significatives entre les régions ont été observées (p<0,0001) pour la prévalence de l’IE et de la BVE et la gêne qu’ils occasionnent, et pour la gêne à l’éjaculation douloureuse. Les patients présentant des symptômes urinaires sévères étaient environ deux fois plus susceptibles de rapporter une IE (risque relatif (RR) 2,0 ; IC à 95% : 1,4-2,8) et une BVE (RR 1,79 ; IC à 95% : 1,3-2,5) et près de 6 fois plus susceptibles de rapporter douleur/inconfort à l’éjaculation (RR 5,63 ; IC à 95% : 3,0-10,6).

Conclusion : L’insuffisance érectile et la baisse du volume de l’éjaculat étaient d’une fréquence équivalente, et gênants pour une majorité des hommes. Des différences significatives ont été observées pour ces deux troubles entre les régions du monde. Les troubles sexuels étaient également fortement liés à la sévérité des symptômes urinaires, ce qui nécessite d’en tenir compte dès l’évaluation initiale des patients présentant une HBP et dans le choix du traitement.